Allemagne : la confiance gagne du terrain, l’économie confirme sa reprise

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ère allemande Angela Merkel à Berlin le 20 novembre 2009 (Photo : Michael Gottschalk)

[24/11/2009 11:17:06] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Le climat des affaires Ifo a grimpé en novembre à son plus haut niveau depuis quinze mois, une bonne surprise confortant l’idée que la première économie européenne est résolument engagée sur la voie de la reprise.

Le principal baromètre de confiance en Allemagne a augmenté de 1,9 point à 93,9 points, surpassant nettement les attentes des économistes. Il s’agit de son plus haut niveau depuis août 2008, soit un mois avant l’effondrement de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers.

Et il signe ainsi sa huitième progression d’affilée, assez pour se convaincre que la relance a pris en Allemagne.

“L’économie allemande continue à négocier sa sortie de crise”, a prudemment estimé Hans-Werner Sinn, président de l’institut de conjoncture Ifo qui publie chaque mois ce sondage basé sur un échantillon représentatif de 7.000 entreprises.

Les économistes ont réagi de façon franchement optimiste. “A l’évidence, l’industrie allemande rebondit”, juge Carsten Brzeski de la banque ING.

Les industriels se sont déclarés plus confiants à la fois pour leur affaires courantes et pour leurs activités sur les six mois à venir, y compris les commerçants de détails qui profitent déjà des achats de Noël.

Dans l’industrie manufacturière, principal socle de l’économie, les entrepreneurs sont plus optimistes concernant leurs chances à l’export.

Les carnets de commandes se remplissent à nouveau, sous l’effet des plans de soutien gouvernementaux, et d’une nette reprise de la demande des économies émergentes en Asie mais aussi dans les pays voisins de la zone euro, souligne Alexander Koch d’UniCredit.

Et les entreprises se déclarent “moins fortement orientées sur la réduction de leurs effectifs qu’auparavant”, souligne Hans-Werner Sinn, un signe encourageant pour le marché du travail dans les mois à venir.

Le sondage Ifo rejoint les enseignements tirés des chiffres détaillés du PIB trimestriel diffusés également mardi par l’Office fédéral des statistiques (Destatis).

La remontée des investissements dans l’industrie et le bâtiment, et la forte augmentation des stocks, ont tiré la croissance du troisième trimestre, confirmée à +0,7%, a dévoilé l’Office.

Au deuxième trimestre, l’économie était de façon inattendue sortie de la récession (+0,4% comparé au premier), après un hiver calamiteux (-3,5%).

La consommation en revanche a nettement reculé, un phénomène attendu après la disparition de la prime à la casse pour l’achat d’une voiture neuve.

Toutes les statistiques récentes suggèrent que l’économie du pays “a continué à se redresser au quatrième trimestre, à une vitesse aussi élevée qu’au troisième”, souligne Ralph Solveen de Commerzbank, qui juge du coup possible une croissance de 2% l’an prochain.

“Les fondamentaux de l’économie allemande restent sains, la production industrielle a juste commencé à reprendre et les exportateurs allemands restent très compétitifs”, énumère de son côté M. Brzeski d’ING.

Cela ne devrait toutefois pas fondamentalement changer le tableau pour cette année. Le PIB devrait se contracter d’environ 5%, la pire performance de l’économie depuis l’après-guerre. A fin septembre, il était en recul de 4,8% sur un an, en données corrigées des variations calendaires diffusées par Destatis.