[24/11/2009 18:29:02] PARIS (AFP)
 |
| é près de Lyon. (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
La consommation des ménages, traditionnel soutien de la croissance française, a poursuivi sa hausse en octobre, un signe encourageant pour l’activité économique au dernier trimestre même si le moral des industriels reste bas et marque le pas.
Après une hausse de 2,4% en septembre, les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont encore augmenté de 1,1% en octobre par rapport au mois précédent, selon les chiffres communiqués mardi par l’Insee.
La consommation continue non seulement de résister mais “tous les postes (…) enregistrent une hausse significative”, se félicite-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.
En septembre, les achats d’automobiles très dynamiques (+10,2%) avaient dopé les dépenses des Français en biens durables (+5,1%). En octobre, “les ménages ont freiné sur ces achats” (+0,6%) mais ils ont nettement accéléré leurs dépenses en équipement du logement (+2,2%), indique l’Insee.
Malgré cette progression modérée en octobre, la consommation automobile atteint tout de même “un sommet depuis décembre 2007”, note l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès).
Les dépenses de cuir-textile ont aussi fortement augmenté (+2,6%, après +2,9% en septembre), expliquant près de la moitié de la hausse totale d’octobre, ajoute-t-il.
C’est “la réforme des soldes prévue par la Loi de modernisation de l?économie (adoptée en 2008, ndlr) avec l?introduction des soldes flottants” qui a permis cette bonne performance du textile, estime-t-on au ministère de l’Economie.
Pour M. Bouzou, les ménages profitent également de la baisse des prix: l’inflation, négative depuis plus de six mois, dynamise le pouvoir d’achat des Français, qui aura davantage augmenté en 2009 (+2,3%) qu’en 2008 (+0,6%).
Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3% aux deuxième et troisième trimestres. Selon Mme Lagarde, il devrait faire encore mieux au dernier, même s’il est prévu que le PIB recule de 2,25% sur l’ensemble de l’année en raison de la forte récession enregistrée fin 2008 et début 2009.
“S’il y a de fortes chances que l?année se termine plutôt bien d?un point de vue économique, l?inquiétude reste de mise pour le début 2010. Les aides aux achats automobiles s?estomperont, le chômage continuera de progresser et l?épargne sera toujours privilégiée”, résume Alexander Law (Xerfi).
Le moral des industriels français a d’ailleurs stoppé sa lente remontée entamée au printemps pour se stabiliser à 89 points, un niveau encore très bas.
“Pis, les carnets de commandes globaux stagnent également (…) et les carnets de commandes étrangers repartent déjà à la baisse”, souligne M. Touati.
Une baisse encore plus marquée dans le secteur des biens de consommation, où les industriels anticipent même “un reflux prononcé de l’activité au cours des prochains mois”, selon M. Bouzou.
Pour 2010, le gouvernement français s’en tient officiellement à sa prévision d’une croissance de 0,75%. Plus optimiste, le Premier ministre, François Fillon, espère jusqu’à 1,5%, un niveau malgré tout insuffisant pour recommencer à créer des emplois.
