Avec la crise, les Français roulent moins et veulent consommer moins

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élib’ à Paris le 2 juillet 2009. (Photo : Philipp Guelland)

[17/11/2009 13:51:45] PARIS (AFP) La crise a modifié l’approche de l’automobile chez les Français qui utilisent moins leur véhicule, demandent des voitures moins gourmandes en carburant et montrent un net intérêt pour une utilisation à la demande, selon une étude du cabinet Benchmark Group publiée mardi.

“Avec l’érosion du pouvoir d’achat, la crise a préparé les Français à aborder différemment l’automobile” et “cela va de pair avec la montée en puissance de solutions alternatives”, a expliqué Thierry Hamelin, directeur associé de Benchmark Group en présentant cette étude à la presse.

Pour M. Hamelin, “cela ne préfigure pas une rupture, mais une évolution durable”. “La voie est engagée et on ne fera pas marche arrière”, résume-t-il.

Interrogés sur leurs attentes concernant leur prochaine voiture, les trois quarts des Français interrogés (75%) veulent un véhicule qui consomme moins.

En outre, entre 15% et 31% des automobilistes devraient opter pour une voiture plus petite. Une proportion qui se situe notamment à un sur trois pour les possesseurs de voitures familiales (30%) ou de berlines de luxe (31%).

La moitié des automobilistes (52%) déclarent utiliser moins leur voiture depuis deux ans, avec comme première raison le prix du carburant (pour 35% d’entre eux), devant les problèmes se stationnement (19%), la pollution (15%) ou les encombrements (14%).

La voiture est également considérée comme “un poste de dépenses beaucoup trop lourd” pour les trois quarts (74%) des automobilistes.

L’étude montre d’autre part un “intérêt pour les solutions alternatives” aux motorisations traditionnelles.

Plus de la moitié (52%) se disent “prêts à acheter une voiture hybride” (carburant-électricité).

L’usage du bioéthanol suscite l’intérêt de près du quart (23%) des conducteurs, mais cette solution est freinée par “un déficit de notoriété et de stations-services”, selon l’étude.

Concernant la voiture électrique, l’enquête a porté sur le projet d’offre de location proposé par Bolloré pour sa Bluecar: 26% répondent “oui, pourquoi pas” et 11% “oui, mais…” en soulevant le problème pratique de la recharge du véhicule.

Parmi les autres solutions, l’autopartage (location de très courte durée en ville) retient l’intérêt d’un quart (26%) des conducteurs.

Les Français ont une perception de la voiture “plus objective et plus rationnelle”, juge Thierry Hamelin. Plus des deux tiers d’entre eux (69%) souhaitent dépenser le moins possible pour leur voiture.

Toutefois, les possesseurs de véhicules haut de gamme et de 4X4 s’inscrivent à rebours de cette tendance en jugeant, respectivement à 56% et 69%, que l’automobile est une source de plaisir qui mérite qu’on y mette le prix.

L’enquête de Benchmark Group a été réalisée en septembre 2009 en ligne auprès d’un échantillon de 1.978 personnes, redressé sur la structure sociodémographique des ménages français possédant une voiture.