Pétrole : les prix du brut reculent après un pic à 80 dollars dans les échanges électroniques

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[20/10/2009 09:34:14] LONDRES (AFP) Les prix du brut reculaient un peu mardi en début d’échanges européens, alors que le pétrole new-yorkais a dépassé 80 dollars mardi dans les échanges électroniques, pour la première fois depuis un an, un pic favorisé par la bonne tenue des Bourses et un dollar faible.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), le baril de “light sweet crude” (échangé à New York) pour livraison en novembre perdait 32 cents à 79,29 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord (échangé à Londres) pour livraison en décembre baissait de 23 cents à 77,54 dollars.

Le baril de brut new-yorkais n’avait plus dépassé ce seuil depuis plus d’un an (14 octobre). Il est monté à 80,05 dollars mardi dans les échanges électroniques en Asie (pendant la nuit en Europe), avant de refluer et d’ouvrir les échanges européens en baisse.

Les échanges sur le brut américain restent électroniques jusqu’à l’ouverture de la corbeille à New-York.

“Une combinaison de résultats américains brillants et des minutes haussières de la Banque centrale d’Australie (portant à croire en une prochaine nouvelle hausse des taux d’intérêt, ndlr) ont redynamisé l’appétit au risque et fait tomber le dollar tandis que le brut échangé sur le Nymex dépassait 80 dollars pour la première fois depuis un an” commentait Kenneth Broux, analyste de Lloyds Banking.

L’Australie est confrontée à un risque croissant d’inflation après son redressement spectaculaire dans le contexte mondial de la crise économique, a en effet prévenu mardi sa banque centrale, dans des minutes visant à expliquer la hausse surprise des taux début octobre

L’avancée des prix du brut a accompagné une glissade marquée du billet vert face aux autres devises. Le dollar américain est tombé jeudi dernier jusqu’à 1,4994 dollar pour un euro, son niveau le plus faible en 14 mois, renforçant une vague déjà solide d’achats de matières premières.

Le marché du brut bénéficiait aussi de la bonne tenue des Bourses internationales. Les Bourses avaient maintenu de bonnes hausse, notamment grâce au fait que les investisseurs s’attendent à ce que les bénéfices des entreprises américaines au 3e trimestre reflètent la reprise économique en cours.

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ésident nigérian Umaru Yar’Adua avec la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, le 12 août 2009 à Abuja (Photo : Wole Emmanuel)

Au niveau géopolitique, un facteur inclinait à la baisse : l’entretien du président nigérian Umaru Yar’Adua, lundi, avec le chef du Mend, principal groupe armé dans le sud du Nigeria, afin de tenter de mettre fin à la rébellion dans cette région pétrolifère du delta du Niger.

Cette rencontre est la première entre les deux hommes depuis la libération d’Henry Okah, et alors que le 16 octobre, le Mend avait annoncé que le cessez-le-feu de 90 jours qu’il avait déclaré avait pris fin vendredi matin et qu’il allait reprendre ses attaques contre les installations pétrolières et l’armée.

Les attaques du Mend et des groupes armés ont fortement entamé les exportations de pétrole du Nigeria, passées au cours des trois dernières années de 2,6 à 1,7 millions de barils par jour. Le Nigeria, qui tire 90% de ses revenus du pétrole, a d’ailleurs été rejoint par l’Angola comme premier exportateur de pétrole africain.

Autre foyer de tensions géopolitiques, l’Iran a entamé lundi après-midi, sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la négociation d’un accord avec les Etats-Unis, la Russie et la France sur l’enrichissement à l’étranger d’uranium à usage civil, souhaitant apaiser les tensions autour de son programme nucléaire controversé.

Tout regain de tension pourrait, s’il était conjugué à un nouveau recul du dollar, faire grimper davantage le baril.

Si le commerce international se redresse, l’Opep devra se préparer à relever son niveau de production “de façon rapide et déterminée” pour empêcher que les cours du brut ne flambent à près de 150 dollars comme en 2008, a prévenu lundi le cabinet CGES dans son rapport mensuel.