Société Générale : Libération publie une liste de bonus

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ège de la Société Générale le 30 janvier 2008 à la Défense (Photo : Jean Ayissi)

[21/09/2009 09:44:35] PARIS (AFP) Le quotidien Libération a publié lundi la liste des bonus d’une douzaine de salariés d’une salle de marché de la Société Générale (traders, analystes, managers, assistants…) en 2007 et 2008, révélant de très forts écarts et des sommes pouvant aller jusqu’à 10 millions d’euros.

Le journal, qui n’a pas révélé les noms de cette liste, a interrogé plusieurs des employés concernés. Ces coups de fils ont “provoqué la panique des traders et de leur hiérarchie”, selon le quotidien qui rappelle le côté confidentiel du montant des bonus.

Sollicitée par le quotidien, la banque a menacé dans un courrier électronique de le poursuivre s’il révélait les noms des intéressés, affirme Libération.

Interrogé sur l’article lors d’une conférence de presse à Londres, le PDG Frédéric Oudéa s’est refusé à commenter “des rémunérations individuelles”, jugeant “sujettes à caution” les sources qui ont servi de base à l’article.

“J’ai déjà parlé de la question des bonus et je ne veux pas commenter des éléments qui remontent à plusieurs années”, a-t-il expliqué, soulignant que la Société Générale s’était engagée à respecter les engagements pris par les banques françaises sur le sujet des rémunérations et les avait déjà “largement anticipés”.

“En tant que PDG, je me concentre sur des questions sérieuses”, a conclu M. Oudéa, qui s’est refusé à “entrer dans des faux débats”.

Dénonçant le montant des sommes et les écarts, Libération explique que “si plusieurs personnes tournent autour du million d’euros, une somme déjà confortable, un chef de desk a touché 10,75 millions d’euros sur la seule année 2007”.

“Mais d’un autre côté, une analyste financière ne s’est vue attribuer que 15.000 euros, et une secrétaire 850 euros. Le rapport est donc de 1 à 12.500!”, ajoute le journal.

Malgré l’affaire Kerviel et les “subprime”, la banque a maintenu en 2008 les bonus et certains ont touché 3 millions d’euros, affirme Libération.