Tunisie – Commerce de distribution : Envoyez la facture !

Les nostalgiques du tiroir-caisse en seront pour leurs frais. La facture
numérique est là. Mais la facture papier fait de la résistance. Et les
professionnels tardent à basculer.

Jeudi 9 juillet au siège du CEPEX, le ministre du Commerce et de l’Artisanat
était venu en personne prêcher la bonne parole. Il apporte la caution
politique à la dématérialisation de la facture commerciale, ultime étape de
la numérisation des circuits de transactions, et son engagement personnel.
Le ministre a expliqué, pour la circonstance, le bien-fondé du programme de
modernisation du secteur du commerce dans toute son étendue.

Il faut rappeler que le secteur représente tout de même 10% des emplois et
10% du PIB. Mais plus encore, le message servi, mezza voce, est que sa
modernisation nous procurera de la valeur ! Le ministre s’appliquera avec
pédagogie à plaider en faveur de cette pierre d’achoppement du plan de
numérisation des circuits transactionnels. Dans l’arène, il servira un
plaidoyer solidement structuré.

L’un des conférenciers exposera les chiffres éloquents de l’explosion du
commerce extérieur de la Corée. Cette performance remarquable est à
corréler, sans doute, avec les progrès de modernisation entrepris par le
secteur, CQFD.

C’est de l’argent comptant

L’argumentaire des éditeurs de solutions de numérisation des factures
commerciales tient la route. La facture, papier, est lourde ! Elle génère
des frais de gestion, avec les bons de commande et de livraison qu’il faut
éditer, gérer, suivre, archiver et tutti quanti. Ils les regardent comme des
surcoûts, que la facture numérique fait disparaître d’un coup de clic.

Les systèmes d’information des clients et fournisseurs dans l’univers «B 2
B» est aisément paramétrable pour basculer vers la facture numérisée. Mieux
encore, en intégrant la facture dématérialisée, ils donneront toute leur
cohérence à leurs systèmes d’information qui auront recouvré définitivement
une logique technologique. Et, par conséquent, ils seront totalement
optimisés.

Mais, c’est une affaire de mental, le cœur n’y est pas. Les éditeurs
manifestent d’ailleurs un certain agacement devant cette attitude pour le
moins peu enthousiaste des opérateurs et laissent voir une certaine
lassitude.

Des économies à réaliser

La facture numérique n’est que la partie visible de l’iceberg. La solution
globale permet de dématérialiser le Bon de commande mais également le Bon de
livraison, ainsi que l’avis d’expédition, de même que la liste de colisage.

Imaginez que l’exportateur fasse réaliser un gain à tous les intervenants de
la «supply chain» (transporteurs, logisticiens, centrales d’achats, et in
fine le consommateur. En autorisant les distributeurs à faire du «just in
time», ils donnent à la facture numérique sa validation économique. Eh oui,
car elle prévient le surcoût du surstockage ou le manque à gagner de la
rupture des stocks, qui sont de toutes façons facturés au consommateur étant
donné que c’est lui qui passe à la caisse.

Le chantier technologique

Le ministre s’évertuera à démontrer que tout le dispositif institutionnel et
technologique est déjà en place pour accueillir la facture dématérialisée.
La signature électronique est une réalité, la sécurisation des données est
acquise, l’infrastructure progresse régulièrement. La plateforme de paiement
est opérationnelle. Il n’y a donc pas, a priori, d’obstacles matériels et
les blocages psychologiques finiront par s’estomper, le pense-t-il. Il
appellera, rassurant, les éditeurs de logiciels à ne pas perdre patience.

Ici et maintenant

Au total, l’intervention, persuasive, bien charpentée et quelque peu
enflammée (le ministre s’épongera le front à plusieurs reprises), de M.
Ridha Ben Mosbah se terminera sur une consigne on ne peut plus claire: «du
concret et des résolutions pratiques». Ici et maintenant. Le deal tient en
peu de mots. Le dernier acte, celui de la facture numérique peut booster le
e-commerce notamment dans le b2b, développer les exportations et éventrer
des poches de surcoûts indus. Il n’y a pas de doute, c’est lucide et c’est
du commerce agréable.

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