La Poste : les “grandes lignes” du changement de statut présentées mardi

photo_1244817492782-1-1.jpg
îte à lettres de La Poste (Photo : Jacques Demarthon)

[12/06/2009 16:27:46] PARIS (AFP) Les “grandes lignes” du projet de loi de changement de statut de La Poste en société anonyme seront présentées mardi par Luc Chatel aux membres de la commission pour le développement de La Poste, a-t-on appris vendredi auprès du cabinet du secrétaire d’Etat à l’Industrie.

Luc Chatel présentera le 16 juin “les grandes lignes du projet de loi portant sur le changement de statut de La Poste en société anonyme”, aux organisations et personnalités membres de la Commission Ailleret, composée d’élus de tous bords, syndicalistes et représentants de La Poste, qui avait été mise en place en septembre par Nicolas Sarkozy pour réfléchir sur le sujet.

En décembre, son président François Ailleret, membre du Conseil économique et social, s’était prononcé pour la transformation de La Poste en société anonyme (SA) avec la participation d’investisseurs publics.

Le gouvernement attendait la remise de ce rapport pour trancher d’ici à la fin de l’année sur le projet du président de La Poste, Jean-Paul Bailly, prévoyant une transformation en société anonyme le 1er janvier 2010, avant une ouverture de capital un an plus tard.

Selon le rapport, l’entreprise publique a besoin d’un financement externe “d’au moins 2,7 milliards d’euros” au cours de la période 2009-2012 dans la perspective de l’ouverture complète à la concurrence au 1er janvier 2011.

La Poste, affectée par la crise et la baisse des volumes de courrier, compte sur cette réforme pour obtenir de nouveaux financements et se moderniser à l’approche de la libéralisation totale du courrier en 2011.

L’établissement public a besoin de ces financements: elle a déjà adopté, lors de son conseil d’administration du 23 avril, un plan de réduction des coûts pour 2009 de 200 millions d’euros.

Ce plan table sur des économies de 100 millions d’euros dans la branche courrier, via le remplacement d’un postier sur cinq (au lieu d’un sur deux), de 56 millions d’euros dans l’activité colis-express et de 25 millions dans le réseau de bureaux de poste.

photo_1244823965606-1-1.jpg
Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, le 25 mars 2009 (Photo : Frank Perry)

Début mai, le cabinet du secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire, Hubert Falco, avait annoncé que le projet de loi serait examiné au Parlement après l’été, mais Luc Chatel avait aussitôt précisé que le texte n’était “ni abandonné ni reporté”.

Dans un communiqué, la CGT-Poste, premier syndicat de l’entreprise (33%), a affirmé vendredi qu’elle participerait “à la présentation pour réaffirmer à la fois son opposition absolue à la privatisation de La Poste et son exigence du maintien et du développement du service public postal moderne et rénové assurant l’avenir des postiers”.

“Ni les directives européennes, ni la situation financières de La Poste ne justifient que le gouvernement change le statut de l’entreprise et ouvre son capital”, a ajouté la CGT.

“Notre grande crainte, c’est que le gouvernement mette à profit les 30 jours de session parlementaire de juillet pour faire voter ce projet de loi”, a déclaré à l’AFP Nicolas Galépidès, élu au conseil d’administration du syndicat Sud, le deuxième à la Poste (22% des voix).