Le mathématicien et ancien ministre voudrait faire du sud-est
de la Tunisie un pôle d’activités bâti autour de l’énergie solaire rayonnant à
l’échelle régionale, voire internationale.
«Le Village Eco-Solaire Zarzis-Djerba a ouvert ses portes depuis peu. Une
équipe d’ingénieurs y a domestiqué les technologies de dessalement pour
produire de l’eau douce à partir de l’eau de mer à un coût inférieur à celui
de la Sonede. Distribuée aux agriculteurs, cette eau leur a permis
d’intensifier et de diversifier leur production, notamment de plantes
médicinales. De nombreuses entreprises mondiales demandent à pouvoir
s’installer au Village. Un métro léger alimenté par l’énergie solaire est
mis en circulation dans la région. Le Port de Djerba-Zarzis regorge de
navires attendant leur tour pour charger ou décharger de la marchandise».
Comme Martin Luther King, dans les années soixante, Ahmed Friaa a
aujourd’hui un rêve. Le pasteur baptiste afro-américain –qui a prononcé sa
célèbre phrase «I have a dream» le 28 août 1963, lors d’une «Marche pour le
travail et la liberté», à Washington- rêvait d’une Amérique meilleure
permettant aux Noirs et Blancs de vivre ensemble, égaux et en harmonie, M.
Friaa caresse, quant à lui, le rêve de faire de Zarzis-Djerba un pôle dédié
à l’énergie solaire.
«Ce projet a germé dans la tête de son promoteur en partant de l’idée qu’il
appartient aux enfants de la région d’impulser son développement», explique
l’architecte Hamza Attallah qui a élaboré le concept urbanistique du
village. «Ce projet exprime l’ambition des habitants de la région d’accéder
à de meilleures conditions de vie –même le niveau déjà atteint est
appréciable grâce à la sollicitude du président Ben Ali- et peut aider à
l’atteindre», complète M. Friaa.
Ce mathématicien –reconnu à l’échelle internationale-, ingénieur et ancien
ministre voudrait créer un «village éco-solaire» où seraient menées des
activités de recherche, de formation, d’expérimentation et de production
–notamment via des «industries non polluantes».
Ahmed Friaa est convaincu de la possibilité de réaliser ce rêve, grâce, en
particulier, à «la volonté politique et le leadership sage du président Ben
Ali», et à «l’appui d’investisseurs et de l’écrasante majorité» des
habitants de la région.
Un autre facteur joue, d’après le promoteur, en faveur du projet : le «grand
intérêt qu’on porte en Tunisie au secteur de l’énergie et qui s’est
manifesté à travers les programmes d’économie», souligne M. Abdelaziz Rassaa,
secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, de l’Energie et des
PME, chargé de l’Energie renouvelable et de l’Agroalimentaire.
Le projet a été présenté dans ses grandes lignes et ses différentes
composantes –par le promoteur, avec l’assistance de MM.Yassine Allani, Amor
Mtimet et Hamza Attallah, qui en ont mis en exergue le pari technologique,
agronomique et écologique, urbanistique et d’aménagement- lors d’un
séminaire organisé les 27-28 juin 2009, à Zarzis. Il a été discuté par des
experts et des représentants d’entreprises et d’institutions financières de
Tunisie, d’Italie, de France, de Suisse et d’Arabie Saoudite qui se sont
déclarés prêts à étudier sérieusement la possibilité de s’y impliquer et d’y
investir, une fois l’étude de faisabilité réalisée.