Le ciel s’éclaircit pour l’économie britannique

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à Londres le 10 juin 2009. (Photo : Shaun Curry)

[10/06/2009 12:54:16] LONDRES (AFP) Bonne nouvelle pour Gordon Brown: la récession qui sévit au Royaume-Uni pourrait avoir touché son point bas, la production industrielle ayant enregistré en avril sa première augmentation depuis près d’un an et demi, tandis que les importations bondissaient.

Selon des statistiques officielles publiées mercredi, la production industrielle a progressé de 0,3% en avril par rapport à mars. Une telle augmentation n’était plus arrivée depuis février 2008. Cela a permis de ramener sa chute sur un an à 12,3%, contre 12,7% le mois précédent.

Ce redressement a été attribué en grande partie à la réouverture ou à la montée en cadence de plusieurs usines automobiles, qui avaient décidé cet hiver de geler ou de réduire drastiquement leur production.

Parallèlement, le déficit commercial du Royaume-Uni s’est creusé fortement entre mars et avril, passant de 6,5 milliards à 7 milliards de livres (plus de 8 milliards d’euros).

Un résultat en apparence décevant, mais qui a au contraire été jugé encourageant par les économistes, dans la mesure où il est dû à un rebond de 2,5% des importations, signe que la consommation des ménages a retrouvé une dynamique positive.

Dans la foulée, la livre sterling s’est appréciée sur le marché des changes, grimpant à son meilleur niveau depuis le 3 décembre face à l’euro, et frôlant ses plus hauts depuis l’automne face au dollar.

“Ces chiffres confortent les indications de diverses enquêtes sur le moral des entrepreneurs, suggérant que l’économie a cessé de se contracter au deuxième trimestre”, après avoir subi au premier sa pire chute depuis 1979 (-1,9% par rapport au trimestre précédent), ont commenté les analystes de Credit Suisse dans une note.

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ères dans une rue de Londres propsent de payer les frais de déménagement le 8 janvier 2009. (Photo : Adrian Dennis)

“Il semble de plus en plus possible que le Royaume-Uni mène les autres pays du G7 vers une sortie de la récession”, dans laquelle il avait plongé à la mi-2008, s’est même risqué à avancer James Knightley, économiste chez le bancassureur ING.

“Une évolution positive du PIB au deuxième trimestre 2009 ne peut pas être complètement écartée, même s’il paraît plus probable que cela n’interviendra qu’au troisième”, a-t-il estimé.

Un optimisme d’autant plus de mise qu’au-delà de cette dernière série d’indicateurs, les signes de réconfort sur le plan économique se multiplient de ce côté-ci de la Manche.

Parmi les plus spectaculaires, le marché immobilier, sinistré depuis 2007, a vu les prix remonter un peu le mois dernier, et les acheteurs potentiels se font plus nombreux dans les agences, attirés par la baisse des taux d’intérêts.

Autre symbole, le géant bancaire Lloyds Banking Group a pu rembourser lundi au Trésor de sa majesté les actions préférentielles souscrites par l’Etat en pleine tempête financière, grâce à une levée de fonds de 4,6 milliards d’euros, à laquelle le gouvernement a lui-même contribué à hauteur de sa participation au capital du groupe (43%).

Ces indicateurs ont en tout cas de quoi mettre du baume au coeur du Premier ministre, alors que Gordon Brown est confronté depuis des semaines à un torrent de nouvelles désastreuses sur le front politique, dont la déculottée du Labour aux élections locales et européennes, et qu’il semble n’avoir que provisoirement étouffé les appels à la démission émanant de ses propres rangs.