Poulina Group Holding : la diversification, remède contre la crise

Entrée en bourse –en juillet 2008- alors que la crise financière mondiale
devenait économique et commençait à se manifester en Tunisie, Poulina Group
Holding pouvait difficilement y échapper. Et de fait, il en a ressenti les
effets puisque ses performances durant l’année écoulée en ont un tant soit
peu pâti.

Supérieures à celles de 2007, elles n’en sont pas moins, sous certains
aspects, en deçà des prévisions du budget. Le groupe a terminé l’année
écoulée «mieux que prévu, malgré quelques imprévus», se félicite son
président, M. Abdelwaheb Ben Ayed.

Ainsi, le résultat d’exploitation consolidé s’est établi à 85,37 millions de
dinars en 2008, en progression de 18,73% par rapport à 2007, mais inférieur
à l’objectif de 97 mdt.

PGH a terminé 2008 avec un chiffre d’affaires consolidé de 929,492 millions
de dinars, en croissance de 12,9% par rapport à 2007 (822,957), et même en
dépassement de 1% par rapport aux prévisions du budget. Mais ce 1% de plus
cache une réalité plus nuancée. «Il est dû à une très forte augmentation des
prix qui ne s’est pas répercutée sur le chiffre d’affaires», explique le
patron de PGH.

En fait, Poulina Group Holding a enregistré une croissance de l’activité
commerciale et des bénéfices supérieure de 5% par rapport aux prévisions et
a connu un retournement de tendance durant le second semestre 2008. «La
crise nous a touchés profondément dans les matières premières dont nous
sommes de grands importateurs dans certains secteurs», note le président de
PGH.

Pour assurer la continuité de son activité et, partant, de
l’approvisionnement du marché, PGH doit disposer de stocks de deux mois,
notamment de maïs pour l’aviculture et d’acier pour son industrie
sidérurgique. Ce qui l’expose doublement, à la fois en cas d’explosion et de
baisse des prix. La hausse est pénalisante car le groupe n’est pas libre de
répercuter en totalité la hausse sur le prix de vente.

D’après le rapport annuel 2008 de PGH, le ministère du Commerce a exercé
«des pressions sur les producteurs (du secteur avicole) pour ne pas
augmenter les prix». «Le ministère du Commerce ne nous permet pas cela, car
la viande de poulet et de dinde étant un produit de grande consommation, il
veut préserver le pouvoir d’achat du consommateur», complète le président de
PGH.

Mais la baisse des prix des matières est également dommageable lorsqu’elle
survient après la constitution de stocks au prix fort. En 2008, PGH a vu la
valeur de ses stocks divisée par deux et baisser de 22 millions de dinars et
a enregistré de ce fait un manque à gagner de 30 millions de dinars.

Si finalement PGH tire globalement son épingle du jeu, c’est grâce à la
forte diversification de son activité, qui s’avère ainsi être un véritable
antidote –quasi- infaillible contre les retournements de la conjoncture.

Diversification à la fois sectorielle –le groupe repose sur six branches
d’activité (aviculture, agroalimentaire et services, industrie, céramique,
emballage et immobilier) et géographique.

Entamé depuis près de 30 ans, le développement à l’étranger s’est accéléré
au cours des trois dernières années. PGH compte aujourd’hui une bonne
vingtaine d’entreprises hors de Tunisie, notamment en Libye, mais également
en Algérie et en Chine. Un bon antidote contre la crise actuelle et celles
qui pourraient se produire à l’avenir.