La SNCF lance Gares et connexions, entité “autonome” en charge des gares

photo_1239117316298-1-1.jpg
épy, le 9 octobre 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/04/2009 15:16:52] PARIS (AFP) La SNCF a lancé mardi “Gares et connexions”, nouvelle entité “autonome” chargée de gérer les gares à l’heure de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire international, et de piloter leur rénovation à l’heure d’investissements massifs.

Gares et connexions regroupe les 3.000 gares qui dépendaient jusqu’à présent des branches grande ligne (Voyageurs France-Europe) et régionale (Proximités). Elle emploie 13.000 agents.

Placée sous l’autorité directe du PDG de la SNCF Guillaume Pépy, la nouvelle entité sera “autonome et distincte des activités concurrentielles des transporteurs”, selon la SNCF.

Cette évolution, préconisée dans un rapport de la sénatrice Fabienne Keller remis au Premier ministre le 10 mars, était rendue nécessaire par l’ouverture à la concurrence à partir du 13 décembre 2009 du transport international de voyageurs.

Le Premier ministre François Fillon avait alors demandé la mise en place d’une “organisation claire et transparente au sein de la SNCF de l’activité gares, séparée de l’activité concurrentielle de transporteur ferroviaire”.

La création de cette entité au sein de la SNCF suscite l’ire de concurrents potentiels comme Veolia Transport, qui réclame le transfert de la gestion des gares à Réseau Ferré de France (RFF) sous le contrôle de la future autorité de régulation ferroviaire.

Mais “dans la plupart des pays européens, c’est l’opérateur historique qui a conservé la responsabilité des gares, en séparant les gares des transporteurs. C’est la solution que Fabienne Keller a recommandée, et qu’on a retenue”, a argumenté M. Pépy au cours d’une conférence de presse.

L’Allemagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas se sont ainsi organisés sur ce modèle, selon la SNCF.

Gares et connexions appliquera à tous les opérateurs les mêmes tarifs, “publics et transparents”.

Dès cet été, sera mis en place une “plate-forme de services aux entreprises ferroviaires” qui devra répondre aux demandes des transporteurs désireux de desservir les gares françaises, a précisé sa directrice Sophie Boissard, énarque entrée à la SNCF en septembre.

La nouvelle agence aura également à charge de piloter la rénovation et le développement des gares françaises, où “quatre à cinq milliards d’euros” doivent être investis d’ici 2020.

La SNCF investit actuellement 300 millions d’euros par an dans ses gares, mais “il faut changer de braquet”, alors que le trafic ferroviaire ne cesse de croître, a insisté M. Pépy.

Outre l’installation de nouveaux services (wi-fi, commerces…), les gares doivent devenir de “nouveaux centres-villes” exploitant au mieux les zones ferroviaires actuellement laissées en friche.

“Il faut que les gares deviennent les gares de tous les modes de transport, le train, le tram, la gare routière, le vélo, l’autopartage, la voiture électrique. La gare SNCF doit devenir la gare de tous les transports publics et spécialement des transports respectueux de l’environnement”, a déclaré M. Pépy.

Une vingtaine de grands projets de développement, d’un coût supérieur à 20 millions d’euros, sont actuellement dans les cartons, selon M. Pépy. Les collectivités locales, intéressées au remodelage des gares, devront participer à leur financement.

Mme Boissard a évoqué les importants travaux prévus à Nice, qui prévoit de “réorganiser ses trois gares”. A Paris, 18 mois de travaux sont prévus prochainement Gare de Lyon, et “un milliard” seront nécessaires pour refondre en profondeur le quartier de la gare d’Austerlitz.