Plan social : le PDG de Sony France retenu une nuit par des salariés

[13/03/2009 16:08:56] DAX (AFP)

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à bord d’un mini-bus le 13 mars 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

Le PDG de Sony France a été retenu toute une nuit dans l’usine de Pontonx-sur-l’Adour par des salariés mécontents des modalités financières du plan social prévu avant la fermeture du site, avant d’être libéré vendredi matin pour participer à une réunion de conciliation.

Venu rencontrer une dernière fois les 311 salariés, le PDG Serge Foucher s’est heurté jeudi à la colère des employés, qui ont décidé de bloquer l’entrée de l’usine avec des branches et des troncs d’arbres, à l’issue de leur comité d’entreprise, a rapporté le directeur général du site, Eric Cavel.

Le PDG et le directeur des ressources humaines du groupe Roland Bentz sont restés bloqués toute la nuit dans une salle de réunion, l’intervention jeudi dans la soirée du directeur adjoint de la direction départementale du travail n’ayant pu faire avancer les négociations entre les deux parties.

“On ne demande pas le Pérou mais on demande à être traités exactement de la même façon que l’ont été les autres salariés de Sony France quand ils ont été licenciés”, a justifié Patrick Hachaguer, délégué CGT du site.

Selon lui, la séquestration s’est déroulée dans une ambiance “bon enfant” et les gendarmes –au nombre d’une vingtaine aux abords du site selon un journaliste de l’AFP– ne sont pas intervenus.

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Le site Sony de Pontonx-sur-l’Adour (Landes) le 5 mars 2009 (Photo : Daniel Velez)

Les salariés dénoncent des indemnités “au rabais” au regard du montant versé lors de précédents plans sociaux en France, notamment celui mis en place en Alsace voici un an.

Ils estiment en outre que les aides à la reconversion, à la mobilité et à la création d’entreprise sont inférieures aux aides accordées par la passé, “alors qu’on est aujourd’hui dans un cas de figure bien plus inconfortable en raison de la crise économique”, a dénoncé Patrick Hachaguer.

La fermeture de l’usine landaise, qui existe depuis 1984 et est spécialisée dans la fabrication de bandes magnétiques vidéos, avait été annoncée en décembre dernier et devrait être effective le 17 avril.

Après avoir demandé au petit matin la venue du préfet pour faire avancer les discussions, les salariés ont finalement accepté le principe d’une réunion à la sous-préfecture de Dax.

Le PDG est sorti vers 10H30 tandis qu’une petite centaine de salariés formait une haie silencieuse à son passage.

“Nous avons obtenu que la direction accepte enfin de revenir à la table des négociations”, s’est félicité Patrick Hachaguer.

Serge Foucher est ensuite monté dans un minibus affrété par la sous-préfecture avec le sous-préfet Jacques Delpey et des représentants syndicaux. La direction du travail et l’inspection du travail devaient également prendre part à la réunion qui a débuté à 11H00.

“L’Etat sera facilitateur dans la discussion” et “ne s’interdit pas de faire des propositions”, a indiqué à l’AFP le préfet des Landes Etienne Guyot.

Une cinquantaine de salariés se tenaient devant la sous-préfecture avec des banderoles proclamant notamment “Sony Pontonx : l’arnaque”, a constaté un journaliste de l’AFP.

Comme en écho, Jean-Michel Cauna, salarié depuis 19 ans, a souligné que le plan social prévoyait que “si on déménage on a une prime de 3.500 euros quelque soit le lieu alors qu’en Alsace tous les frais étaient pris en charge”.

Pour Chantal Omiciuolo, salariée de 50 ans, retenir le PDG “était notre dernière chance, on n’avait pas le choix”.