Volkswagen, touché par la crise, espère en tirer profit

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à Wolfsburg (Photo : Nigel Treblin)

[12/03/2009 13:53:46] WOLFSBURG, Allemagne (AFP) Epargné par la crise, non, mais mieux armé que ses concurrents pour en tirer profit: c’est le message qu’a martelé jeudi le patron du constructeur allemand Volkswagen, qui veut devenir numéro un mondial du secteur.

“Je vois Volkswagen en pôle position (…) après la crise”, a déclaré Martin Winterkorn, au cours d’une conférence de presse organisée à Wolfsburg (nord). Filant la métaphore automobile, il a ajouté: “Nous restons sur la voie de dépassement et le réservoir est bien rempli”.

Volkswagen (VW), troisième constructeur au monde derrière Toyota et General Motors, ambitionne de détrôner le japonais et l’américain d’ici 2018. VW en est encore loin: s’il a atteint un record de ventes de 6,3 millions d’unités l’an passé, ses concurrents directs dépassent les 8 millions.

Mais quand Toyota prévoit d’énormes pertes pour son exercice 2008-2009 clos fin mars et GM envisage la faillite, ne devant sa survie qu’aux aides publiques, l’allemand prévoit d’afficher un bénéfice opérationnel cette année même s’il sera inférieur à celui de 2008, a indiqué Hans Dieter Pötsch, le directeur financier.

Le groupe sort d’ailleurs d’une année 2008 “historique” en terme de bénéfice net, supérieur à 4,7 milliards d’euros.

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à Wolfsburg (Photo : David Hecker)

Mais 2009 sera une “année extrêmement difficile”, a prévenu M. Winterkorn. Les ventes devraient reculer de 10% environ. Au premier trimestre, Volkswagen n’exclut pas de publier une perte. La récente évolution “confirme cette supputation”, a indiqué M. Pötsch. Sur la période janvier-février, les ventes du groupe ont chuté de 15% sur un an à 809.200 unités.

Il n’empêche, c’est moins que le reste que le marché qui a lui reculé de 23% au niveau mondial, insiste VW qui vante ses petites voitures peu polluantes et la variété de sa palette grâce à ses neuf marques dont Skoda, Audi, Seat ou encore Scania.

Même la présence dans son actionnariat de l’Etat régional de Basse-Saxe (20%), parfois jugée archaïque, n’est plus moquée, en pleine crise financière où les Etats sont appelés au secours pour sauver des établissements en déroute.

“Beaucoup de concurrents nous envient” notre actionnariat de long terme avec le Land et le constructeur de voitures de sport Porsche (plus de 50%), et “aujourd’hui plus que jamais”, selon M. Winterkorn.

Ce n’a pas empêché le groupe à demander à Berlin des garanties publiques allant jusqu’à 2 milliards d’euros pour sa banque VW.

Cela explique aussi sa prudence jeudi face à l’épineux cas Opel, concurrent direct de VW en Allemagne et qui a besoin de l’aide de l’Etat pour survivre: “si aide il doit y avoir, alors sur une base juste”, a expliqué M. Pötsch. La preuve de la viabilité d’Opel doit être faite, a-t-il ajouté.

A terme, de toute façon, le patron de VW s’attend à une concentration dans l’automobile. Devraient survivre un constructeur japonais, un chinois, “deux, trois Européens” et un américain, selon lui. Convaincu, bien sûr, que Volkswagen fera parti des “gagnants” de cette “Ligue des champions” économique.