Nigeria : Shell déclare l’état de force majeure sur certaines livraisons

[10/03/2009 10:30:28] LAGOS (AFP)

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Le logo de Shell (Photo : Tengku Bahar)

La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a déclaré l’état de force majeure pour le terminal d’exportation de Forcados (sud), entraînant la non-garantie des livraisons, suite à une récente attaque d’un oléoduc, a indiqué un porte-parole mardi.

“Nous avons suspendu les déchargements concernant la plus grosse partie de mars et avril à Forcados”, a déclaré à l’AFP ce porte-parole, Tony Okonedo.

La mesure est entrée en vigueur le 7 mars, a-t-il précisé.

La clause de “force majeure”, courante dans les milieux pétroliers et déjà invoquée par Shell au Nigeria, permet à l’industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités.

La semaine dernière, Shell avait annoncé l’explosion d’un oléoduc majeur, le Trans-Escravos, qui récupère du pétrole de plusieurs sites de production situés dans le delta du Niger et alimente le terminal de Forcados. La production de certains sites avait alors été arrêtée “par mesure de précaution”.

Selon Tony Okonedo, l’état de “force majeure” a été déclaré afin de permettre à des ingénieur d’effectuer des travaux de réparation sur cet oléoduc d’un diamètre de 24 pouces (60 cm).

Shell n’a pas précisé dans quelle mesure sa production était affectée.

Le delta du Niger, région pétrolifère du sud du Nigeria, est régulièrement secoué par des violences perpétrées par des groupes armés affirmant agir au nom des population locales et en faveur d’une meilleure répartition des richesses de la région.

Depuis 2006, ces groupes, dont le plus important est le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), ont multiplié attaques, sabotages d’infrastructures pétrolières et enlèvements d’employés locaux ou étrangers du secteur.

Shell, l’un des principaux groupes pétroliers opérant dans le delta, a régulièrement été la cible de ces attaques. Mi-février, la compagnie avait déclaré l’état de force majeure sur ses livraisons de brut du terminal d’exportation de Bonny (sud) en raison du climat d’insécurité.

Les violences dans le delta ont fait chuter la production pétrolière du Nigeria à environ 2 millions de barils de brut par jour contre 2,6 millions en 2006.