General Motors : le syndicat canadien de l’automobile accepte un gel des salaires

[08/03/2009 19:23:12] OTTAWA (AFP)

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Logo de GM (Photo : Patrick Hertzog)

Le syndicat canadien de l’automobile (TCA) est parvenu dimanche avec le constructeur américain General Motors (GM) en pleine restructuration à un important accord préliminaire de réductions des coûts, qui gèlera les salaires et diminuera les congés des employés.

Cet accord, qui doit être approuvé par la base, “engendrera des réductions de coûts importantes pour la compagnie, tout en protégeant, les salaires de base et les pensions de retraite”, a déclaré le président du syndicat Ken Lewenza au cours d’une conférence de presse à Toronto.

L’accord conserve aux usines canadiennes leur avantage compétitif sur les usines américaines en termes d’investissement, a-t-il affirmé.

“Nous avons fait notre part en tant que syndicat (…) c’est maintenant au gouvernement (canadien) de faire la sienne pour aider General Motors à faire face à cette terrible tempête”, a ajouté le syndicaliste.

L’accord intervenu à l’aube était une des conditions pour que le constructeur automobile américain puisse recevoir une aide des autorités canadiennes. Il doit toutefois être soumis, mardi et mercredi, au vote des quelque 10.000 employés des TCA.

Il est aussi “conditionnel” à la fourniture d’une aide gouvernementale canadienne et au maintien d’environ 20% de la production de GM au Canada, a précisé le syndicat.

L’entente porte sur une prolongation, jusqu’en 2012, de la convention collective actuellement en vigueur, avec un gel des salaires.

Le syndicat a aussi accepté, entre autres concessions, une suspension des ajustements en fonction de l’inflation pour les plans de retraite, ainsi qu’une réduction d’une semaine des congés payés.

Le coût horaire pour l’employeur diminuera de plusieurs dollars, a déclaré M. Lewenza.

“Notre objectif dans ces négociations a été de minimiser la souffrance pour nos employés et leurs familles tout en nous assurant que General Motors soit en position de recevoir l’aide du gouvernement (canadien) pour demeurer viable”, a ajouté M. Lewenza.

“Les changements que nous avons négociés constituent un sacrifice important pour nos membres actifs comme ceux qui sont à la retraite”, a-t-il dit en faisant valoir que les travailleurs de l’automobile ne sont pas responsables de la crise actuelle provoquée par la crise financière mondiale et le gel du crédit. Il y a environ 50.000 retraités de GM au Canada.

L’accord devrait servir de modèle pour les négociations qui doivent avoir lieu d’ici la fin du mois avec les autres constructeurs américains, Chrysler et Ford.

Au bord du dépôt de bilan, General Motors a été secouru en décembre par le gouvernement américain qui lui a prêté depuis cette date 13,4 milliards de dollars, lui permettant tout juste de survivre.

En échange de cette aide, le premier constructeur automobile américain s’est engagé dans un plan de restructuration, destiné à faire la preuve de sa viabilité à long terme. Mais GM n’a pas exclu la semaine dernière la possibilité d’une liquidation s’il n’obtenait pas une rallonge supplémentaire des autorités américaines.

Le constructeur, dont le plan de restructuration prévoit de maintenir entre 17% et 20% de sa production au Canada, dans la province d’Ontario très fortement dépendante de l’industrie automobile, a demandé aux autorités canadiennes une aide pouvant aller jusqu’à six milliards de dollars américains.