La Hongrie demande jusqu’à 190 milliards d’euros pour l’Europe de l’Est

[01/03/2009 12:48:30] BRUXELLES (AFP)

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à Budapest (Photo : Ferenc Isza)

La Hongrie a proposé dimanche la mise en place d’un plan d’aide doté de 160 à 190 milliards d’euros pour le secteur financier en difficulté des pays d’Europe de l’Est, afin d’éviter que ne tombe “un nouveau rideau de fer” sur le continent.

“Nous ne devrions pas permettre qu’un nouveau rideau de fer ne divise l’Europe en deux”, a déclaré le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany à la presse à Bruxelles, avant de participer à un mini-sommet de plusieurs pays d’Europe de l’Est sur la crise économique.

Ce mini-sommet se tient lui-même en préalable à une réunion de l’ensemble des dirigeants des 27 pays de l’Union européenne dont l’objectif est de resserrer les rangs face à la crise économique.

Budapest suggère la création d’un Programme européen de stabilisation et d’intégration pour l’Europe de l’Est, doté de fonds compris entre 160 et 190 milliards d’euros, apportés par le Fonds monétaire international (FMI), les banques européennes telles que la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), ainsi que les gouvernements de l’UE.

Jusqu’ici la Hongrie avait surtout évoqué un montant de 100 milliards d’euros.

La proposition de M. Gyurcsany va bien au-delà d’une enveloppe annoncée vendredi par la Berd, la BEI et la Banque mondiale, pour les banques et entreprises d’Europe de l’Est, qui s’élève à 24,5 milliards d’euros sur deux ans.

“Il s’agit du plus grand défi auquel est confronté l’Europe depuis 20 ans” et la chute du rideau de fer, a-t-il dit.

Le chef du gouvernement hongrois a souligné que les pays d’Europe centrale et de l’Est étaient particulièrement affectés par la crise financière et économique avec une fragilité grandissante du secteur bancaire victime de fuites de capitaux.

Il a mis en garde, en l’absence d’un plan d’aide, contre un risque de crise généralisé sur le continent qui affecterait aussi les pays de la zone euro. Ces derniers ont beaucoup investi en Europe de l’Est depuis la chute du communisme, notamment en rachetant des banques locales.

Le soutien financier devrait s’accompagner d’une procédure accélérée d’adhésion à la zone euro des pays d’Europe de l’Est, entrés dans l’Union européenne depuis 2004, afin qu’ils bénéficient rapidement du parapluie protecteur de la monnaie unique, a également réaffirmé M. Gyurcsany. Cette idée est également défendue par la Pologne.

Les pays bénéficiant du plan d’aide, et le mettant en oeuvre avec succès, devraient avoir droit “à une intégration plus rapide dans la zone euro”, souligne un document du gouvernement hongrois.