Lloyds Banking Group prévoit une perte en 2009, négocie toujours avec l’Etat

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à Londres, le 15 février 2009 (Photo : Frantzesco Kangaris)

[27/02/2009 09:04:12] LONDRES (AFP) La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG), issue du rapprochement entre les groupes HBOS et Lloyds TSB, a annoncé vendredi qu’elle tablait sur une perte en 2009, et qu’elle négociait toujours avec l’Etat pour qu’il assure ses actifs risqués.

Le groupe, qui n’a été constitué qu’en début d’année, le rachat de HBOS par Lloyds TBS étant devenu effectif le 19 janvier, n’a pas publié de résultats annuels pro forma pour 2008, et s’est contenté de présenter séparément les performances des deux banques qui lui ont donné naissance.

Et comme LBG l’avait déjà laissé entendre au début du mois, ces résultats ne sont guère brillants.

Le bénéfice net part du groupe des activités de l’ancienne Lloyds TSB, s’est écroulé à 819 millions de livres l’an dernier, contre 3,289 milliards en 2007, soit une chute de 75%.

Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur bancaire) a grimpé de 8%, à 9,872 milliards, mais le bénéfice imposable a dégringolé de 80%, tombant à 807 millions de livres.

De son côté, l’ex Halifax-Bank of Scotland a affiché une perte nette de 7,58 milliards de livres en 2008, contre un bénéfice correspondant de 3,965 milliards de livres en 2007. Ces pertes sont les premières qu’ait jamais enregistré HBOS depuis sa naissance en 2001.

HBOS a essuyé une perte imposable de 10,825 milliards de livres, contre un bénéfice avant impôts de 5,474 milliards un an plus tôt, sous l’effet de dépréciations et autres déboires sur le marché du crédit, qui ont compensé une hausse de 10,4% de son produit net bancaire, à 8,075 milliards.

Concernant les perspectives du groupe élargi, Lloyds Banking Group a prévenu que 2009 serait “une autre année difficile”, et a indiqué qu’elle tablait sur une perte cette année, avant amortissement des écarts d’acquisition.

LBG a par ailleurs annoncé, dans un communiqué séparé, qu’elle était toujours en négociations avec l’Etat en vue de bénéficier du Plan gouvernemental de protection des actifs, via lequel le gouvernement propose de couvrir l’essentiel des pertes engendrées par les actifs toxiques des banques.

L’Etat britannique détient 43,4% du capital de Lloyds Banking Group.

Jeudi, le gouvernement avait conclu un accord avec la banque également partiellement nationalisée RBS, dont il va assurer 325 milliards d’actifs risqués à des conditions jugées très favorables. De plus, il a accepté de lui apporter jusqu’à 25,5 milliards de livres de liquidités supplémentaires, sans pour autant faire passer sa participation au-delà de 75% de son capital (elle est proche de 70% actuellement).

Dans la foulée, l’action de Lloyds Banking Group avait grimpé de 30,66% jeudi à la Bourse de Londres, les investisseurs espérant qu’elle bénéficierait de cette assurance gouvernementale dans des conditions similaires.

Mais le fait que LBG soit toujours en négociations avec le gouvernement, à l’inverse, a été mal accueilli en Bourse vendredi, de même que ses perspectives moroses. Vers 08H40 GMT, l’action LBG perdait 9,07% à 68,20 pence, dans un marché londonien en baisse de 1,92%.