Geithner : une crise sans précédent, qui ne se résout pas en quelques mois

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étaire américain au Trésor Tim Geithner, le 10 février 2009 à Washington (Photo : Win Mcnamee)

[10/02/2009 18:21:25] WASHINGTON, 10 fév 2009 (AFP) Le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a affirmé mardi dans un entretien avec la chaîne CNBC que la crise financière que traversaient les Etats-Unis était “sans précédent” et n’était pas de celles qui se résolvent en quelques mois.

“Si on regarde en arrière les crises qui ont été bien gérées et résolues, elles ne l’ont pas été en quelques semaines ou en quelques mois. Même pas la première année d’intervention des gouvernements. Elles ont mis du temps à se résoudre”, a expliqué M. Geithner.

Le secrétaire au Trésor a qualifié cette crise de “sans précédent”.

“Je pense que les gens comprennent, et certainement les marchés comprennent, que c’est une crise financière aiguë et grave, et ce que nous devons faire, c’est d’être honnête et franc avec les gens pour leur dire combien cela va être difficile. Et, pour être honnête et direct, que cela va coûter des ressources et que cela va exiger que l’Etat prenne des risques que le marché ne peut pas prendre”, a-t-il poursuivi.

“Mais c’est pour cela que sont faits les Etats. Cela ne va pas s’éteindre de soi-même. La seule façon d’avancer pour nous est d’essayer de prendre des mesures aussi complètes que possible pour essayer de relancer le crédit”, selon lui.

“Nous faisons extrêmement attention à ce que le contribuable soit protégé, à ce que nous prenions des risques que nous comprenons, et à ce que nous utilisions ces ressources d’une manière qui va apporter le bénéfice maximal dans la relance de ces marchés”, a déclaré M. Geithner.

M. Geithner, interrogé sur les banques qui restaient exposées à de lourdes pertes, a estimé qu’il s’agissait du “coeur du problème”.

“L’incertitude qui alimente cette inquiétude naît de beaucoup de sources différentes. L’une est la profonde incertitude quant à la durée et à la gravité de cette récession. Elle est aussi liée au montant que pourraient atteindre les pertes au final (…) dans une crise qui n’a pas de précédent”.

“Mais une autre source de l’incertitude est que ces marchés ne fonctionnent pas parce qu’il n’y a pas de financement disponible. (…) Mais si nous nous activons pour monter un programme résolu de reprise, et sur le front de l’immobilier pour s’attaquer à la crise du logement (…) alors nous contribuerons à réduire cette source d’incertitude”, a affirmé le secrétaire au Trésor.

Interrogé pour savoir s’il pouvait garantir que dans un an le secteur bancaire américain serait en meilleure forme, M. Geithner a répondu: “je le crois, oui”.

“Ce que nous faisons (…) est guidé par la conviction fondamentale (…) que les Etats doivent agir, qu’ils doivent oeuvrer pour soutenir le type de demande que le secteur privé ne peut apporter, à prendre les risques que le secteur privé ne peut pas prendre”, a-t-il expliqué.

“Et si nous faisons cela de manière efficace, nous contribuerons à ce que la reprise intervienne plus tôt. C’est une question de volonté, pas de capacité”, a conclu M. Geithner.