Tunisie économie : un glissement des prix cumulé de 4,1% en 2008 contre 5,3% en 2007

Lors du point de presse annuel qu’il a donné mercredi 21 janvier 2009 à l’ATCE
(Agence tunisienne de communication extérieure), M. Ridha Touiti, ministre
du Commerce et de l’Artisanat, a brossé un tableau général de la conjoncture
économique dans le monde et en Tunisie, et présenté les perspectives de
l’année en cours. Dans ce dossier, les principaux éléments permettant
d’apprécier les enjeux d’hier et de demain.

Sur le plan international, le ministre distingue, en ce qui concerne l’année
écoulée, deux périodes allant, la première, de la mi-2006 à août 2008, la
seconde à partir de septembre 2008.

La première période s’est distinguée par une hausse vertigineuse des prix
des matières premières et des produits de base, la hausse maximale ayant été
enregistrée vers fin juillet avec la montée en flèche du prix du pétrole qui
a atteint les 147 dollars le baril. Une situation qui a généré une somme de
répercussions dont :

·des pressions sur l’approvisionnement en produits agricoles (riz et blé) ;

·flambée de l’inflation qui a atteint des niveaux records comme aux
Etats-Unis (5,3 % en août), la zone Euro (4 %) et plus de 14 % dans maints
pays entre juin et juillet 2008.

La deuxième période, à partir de septembre, s’est caractérisée par la crise
financière internationale (faillite de quelques banques, dégringolade de
certaines Bourses, et une crise de confiance aggravée par un manque de
liquidités), ce qui a donné lieu à la régression des niveaux de l’inflation
et les taux de développement du commerce international, avec la régression
des taux de croissance dans la plupart des économies mondiales et notamment
dans les pays industrialisés sous l’effet de la régression de la demande.

Sur le plan national, 2008 a été la première année du lancement de la zone
de libre-échange avec l’Union européenne, mais a été affectée par une
conjoncture difficile qui s’est répercutée sur les grandes cultures. A cet
égard, le ministre a rappelé que, tout comme lors des crises antérieures
(guerre du Golfe, les événements du 11 septembre), l’économie nationale a
fait preuve d’une force d’adaptation avec de telles mutations
internationales, grâce notamment à la mise en place des mécanisme
régulateurs, ce qui a permis l’approvisionnement régulier du marché et la
maîtrise de l’évolution des prix.

Pour ce qui est de l’approvisionnement, l’effort a consisté en la réponse
aux besoins du pays en produits de base le long de l’année et
particulièrement lors des pics de consommation, ce à la faveur de
l’abondance de la production locale en fruits et légumes, des préparatifs
engagés bien à l’avance, de la consolidation des stocks de régulation et
l’élargissement des capacités de stockage, sans oublier le rôle majeur joué
par entreprises publiques et les offices suite à l’éparpillement des marchés
internationaux.

Quant aux prix, l’année 2008 a connu un glissement cumulé de 4,1% contre
5,3% en 2007, cependant que le taux de l’inflation en décembre 2008 a été de
l’ordre de 5% contre 5,8% en janvier 2008.

Ces résultats sont dus :

·à la consolidation de l’offre ;

·au maintien des prix des produits subventionnés ;

·à la décision portant une somme d’exemptions en vue d’absorber la hausse
des prix internationaux ;

·à la prise en charge par les entreprises publiques importatrices d’une part
importante de la hausse des prix internationaux ;

·à l’implication du secteur privé dans l’effort de rationalisation des prix
;

·à l’intensification du contrôle économique ;

·et à la consolidation de la concurrence dans le marché local.