Ebranlée par les banques, Wall Street à l’épreuve des résultats de sociétés

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La Bourse de New York, le 14 janvier 2009 (Photo : Stephen Chernin)

[17/01/2009 10:39:21] NEW YORK (AFP) Sonnée après un violent regain des inquiétudes sur le secteur bancaire, Wall Street va vivre une nouvelle semaine tendue, avec la publication de nombreux résultats d’entreprises.

“Pendant toute la période des résultats, il ne faut pas attendre de miracle. Ce qu’il faut voir, c’est à quel moment le marché va devenir insensible aux mauvaises nouvelles”, estime Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

La première place boursière mondiale, qui avait retrouvé un peu d’allant en fin d’année, a vu sa carapace se fissurer de nouveau sous l’avalanche de mauvaises nouvelles et les derniers développements au sein des banques.

Le Dow Jones a cédé 8,34% à 8.281,22 points au cours de la semaine écoulée. Le Nasdaq à dominante technologique, a reculé de 2,69% à 1.529,33 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 de 4,52%, à 850,12 points.

Et si le marché a trouvé quelques arguments techniques pour rebondir avant un long week-end de trois jours –Wall Street est fermée lundi–, les valeurs bancaires ont largement participé à la baisse des indices.

Le groupe bancaire Citigroup, croulant sous les pertes, a annoncé vendredi une vaste restructuration, ce qui ne l’a pas empêcher de lâcher 48,15% sur la semaine. Sa concurrente Bank of America (-44,56% sur la semaine) a quant à elle reçu le soutien de l’Etat fédéral, car incapable d’absorber les pertes énormes trouvées dans les comptes de Merrill Lynch, rachetée le 1er janvier.

Le marché devra encaisser la semaine prochaine les publications d’autres grands noms de l’industrie et des technologies. Johnson & Johnson (pharmacie) et IBM (informatique) lanceront le bal mardi. Jeudi, le secteur technologique sera sous les projecteurs avec Apple, Microsoft, eBay et AMD.

Les compagnies aériennes, qui ont eu une belle remontée en fin de semaine avec un rebond des cours du pétrole, publieront aussi leurs chiffres. Enfin vendredi ce sera au tour du conglomérat industriel General Electric, dont la santé financière est considérés comme un baromètre de l’économie.

“Le marché guettera tout ce qui est inférieur aux attentes”, souligne Lindsay Piegza, de FTN Financial .”On n’est plus dans le virtuel. Tous les jours, c’est un flot de nouvelles qui atteint le moral des investisseurs”, note de son côté M. Volokhine. Les indicateurs économiques seront en revanche moins nombreux. Il faudra néanmoins garder un oeil jeudi sur les permis de construire et les mises en chantier, l’immobilier restant au coeur de la crise.

“Ce sera un indicateur clé pour savoir si le marché se retourne”, précise Lindsay Piegza, qui suppose toutefois qu’il va être “épouvantable”, alors que “les mauvais chiffres de ventes pendant la période des fêtes de fin d’année ont montré que les consommateurs n’avaient pas d’argent en trop”.

Enfin, dans un marché où “le côté psychologique est très important en ce moment”, selon Gregori Volokhine, il faudra compter sur l’inauguration du président élu Barack Obama mardi, qui pourrait redorer le moral des investisseurs avec le démarrage d’une nouvelle administration.

Tous ces éléments devraient mettre à rude épreuve un marché qui est brièvement retombé cette semaine sous les 8.000 points en cours de séance. Le Dow Jones se trouve à moins de 10% de son plus bas de la crise actuelle, touché en clôture le 20 novembre.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est descendu à 2,304%, contre 2,407% vendredi dernier et celui à 30 ans à 2,894%, contre 3,055% une semaine plus tôt.