Tunisie – Immobilier : crise ou pas de crise ?

«Le secteur de l’immobilier n’a pas subi l’effet de la crise
financière». C’est en tout cas ce qu’a affirmé la majorité des intervenants à la
table ronde sur «l’immobilier en Tunisie suite à la crise financière
internationale : défis et opportunités», organisée le 15 janvier 2009 par Invest
Consulting, dirigée par M. Faouzi Ayedi.

Mme Zaineb Guellouz, ex-présidente du Conseil du marché financier, a précisé
que l’immobilier est plutôt une valeur refuge pour l’économie nationale. «Même
s’il y a des licenciements, ce n’est pas très important. On devrait plutôt voir
la crise comme une opportunité», a-t-elle indiqué.

De même pour M. Amine Turki, architecte représentant l’Ordre des architectes de
Tunisie, qui a indiqué également que
l’immobilier est une valeur sûre. «Il y a un besoin croissant d’urbanisation à
l’heure actuelle. Ce que nous avons besoin maintenant, c’est de préparer notre
firme de service immobilier», a-t-il ajouté.

En revanche, certains pensent que la crise est déjà là. «La hausse des prix
des terrains, la hausse des prix des matières premières, la non correspondance
entre le pouvoir d’achat et le prix de vente, le grand nombre de promoteurs
immobiliers et le manque de conscience de la part des travailleurs», a signalé
une promotrice immobilière.

Un autre aspect concerne l’acquisition des biens par les étrangers. «Il y a
une réticence de la part de l’administration de vendre aux étrangers. Pour une
demande de résidence, 13 documents doivent être présentés, alors que la plupart
d’entre eux n’ont pas de rapport avec le contexte de la demande. Plusieurs
étrangers m’ont contacté pour savoir la démarche à suivre. Ils ne m’ont pas
recontacté dès que je leur ai parlé des 13 documents», a indiqué un promoteur
immobilier.

Les promoteurs dénoncent une perte de temps dans toutes les étapes de
réalisation des projets immobiliers, de l’autorisation de bâtir jusqu’à
l’autorisation d’occuper. Ils ont également évoqué le fait que les sociétés
payent une avance sur les bénéfices futurs alors que la construction d’un projet
prend deux à trois ans. Ce qui fait que les sociétés dépensent toutes leurs
trésoreries sur les impôts.

M.O.