Crise financière – emploi : quel avenir ?

A travers tous les pays qui ont été frappés de plein fouet par la crise
financière, c’est l’emploi qui a été mis en ligne de mire. Partout il y a eu des
milliers de départs en raison de la fermeture d’une telle usine ou d’une telle
compagnie. Et si on réitère toujours que l’impact de la crise financière serait
moindre sur la Tunisie, fallait-il quand même prendre les précautions pour faire
face à des fermetures d’usines suivies par des départs obligés.

Lors de la conférence de presse tenue le 5 janvier 2009, le ministre de l’Emploi
et de l’Intégration professionnelle des jeunes, M. Slim Tlatli, a signalé que
«pour limiter l’impact sur l’emploi, nous avons incité les entreprises à réduire
leurs heures de travail au lieu de réduire le nombre d’employés. Pour les
entreprises qui ne le peuvent pas, nous les avons conseillés de mettre leurs
employés en chômage technique pour préserver leurs droits». Espérer alors que
les entreprises suivront.

Disons aussi qu’à la lumière de cette crise, tout montre que la mise en
application de l’accord de l’immigration organisée avec la France “sera
difficile”, nous dit le ministre (on table sur 9 mille emplois par an).

D’un autre côté, il est question d’encourager les investissements dans les
secteurs promoteurs tels que les TIC, le transport, la logistique, les services
financiers et sanitaires, etc. ; mais aussi de créer des réseaux de franchise
pour les petits métiers. On estime que ces activités contribueront à
l’augmentation du taux d’encadrement de l’économie nationale à 18,2% en 2011.

Par ailleurs, face à un marché de l’emploi qui a de plus en plus de mal à
absorber le nombre croissant des diplômés du supérieur, la tendance est à
l’encouragement vers la formation professionnelle. «Il faut changer l’idée selon
laquelle la formation professionnelle est un refuge pour les redoublants. Ce
n’est plus vrai ! En Allemagne, 80% des demandeurs d’emploi sont issus de la
formation professionnelle alors que seulement 20% sont des diplômés du
supérieur», a indiqué le ministre. Avec les grands projets qui s’annoncent en
Tunisie, il serait aussi questin d’adapter le contenu des formations aux
exigences.

Au niveau de l’enseignement supérieur, des contrats programmes sont en cours
d’étude entre le ministère concerné et les universités pour en faire un lieu
d’intégration au marché du travail en instituant des bureaux d’intégration au
sein de chaque université. Question de responsabiliser les universités afin
d’interagir davantage avec les entreprises.

On compte également mettre en place des bureaux d’emploi mobiles qui se
déplaceront vers les mairies qui ne sont pas couvertes par le réseau des bureaux
d’emploi et du travail indépendant, au nombre de 82. Ils auront pour mission de
toucher de près les demandeurs d’emploi et les accompagner avec le conseil et la
formation.

Dans le même cadre, un centre d’appels sera créé pour le conseil et
l’accompagnement, sous le numéro 2121.