Conflit gazier : la présidence tchèque de l’UE prépare une mission d’experts

[04/01/2009 11:45:01] PRAGUE (AFP)

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èque chargé des Affaires européennes, le 3 janvier 2009 à Prague (Photo : Milan Jaros)

La présidence tchèque de l’Union européenne a affirmé samedi à Prague qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter pour l’instant du conflit gazier entre Moscou et Kiev en annonçant le prochain envoi d’une mission d’experts.

“Il n’y a aucune raison de se sentir en danger pour les prochaines livraisons, les stocks sont pleins (…) nous sommes en sécurité, il n’y pas de problèmes énormes pour l’instant”, a déclaré Alexandre Vondra, le vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes au cours d’une conférence de presse à Prague.

“Nous envisageons d’envoyer un groupe d’experts la semaine prochaine”, a-t-il dit en se refusant à fournir tout autre détail sur le programme de cette mission qui comprendra selon lui des représentants tchèques et européens.

“La Russie et l’Ukraine doivent agir rapidement, il n’y aucune autre façon de résoudre le conflit”, a estimé le dirigeant tchèque qui a rencontré samedi à Prague le vice-président du géant gazier Alexandre Medvedev après avoir reçu vendredi une délégation urkrainienne.

“Nous refusons de prendre partie dans la dispute (entre Moscou et Kiev), c’est un différend commercial, nous ne connaissons pas tous les détails de tous les contrats qui sont confidentiels”, a-t-il ajouté en regrettant ce “manque de transparence”.

“L’objectif de nos efforts, ce n’est pas d’agir en médiateur, mais d’insister sur le respect des accords”, a-t-il souligné.

“C’est la renommée du Gazprom qui est en jeu en tant que fournisseur fiable. C’est aussi la renommée de l’Ukraine en tant que pays de transit du gaz naturel fiable qui est en jeu”, a-t-il estimé.

Pour la mission d’experts, “nous devons avant toute annonce attendre d’avoir un mandat européen”, a précisé à l’AFP Vaclav Bartuska, l’ambassadeur spécial tchèque pour les questions énergétiques, qui fera partie de cette mission.

“Nous ne serons pas les arbitre de cette dispute, cela ne nous concerne pas, nous avons un contrat et nous voulons qu’il soit respecté, un point c’est tout”, a-t-il dit pendant la conférence de presse.

“Je refuse d’avoir à décider qui dit la vérité et qui ne la dit pas (…) si je devais vous raconter tout ce que j’ai entendu ces jours derniers de la part des Russes et des Ukrainiens, nous serions ici pendant des heures et vous rigoleriez sûrement”, a-t-il ajouté.

La présidence tchèque de l’UE a convoqué lundi à Bruxelles une réunion extraordinaire des représentants des 27 pays membres au cours de laquelle “nous informerons nos partenaires des négociations et proposerons des solutions”, a dit M. Vondra.

Selon lui, les solutions possibles sont de diversifier les voies de transit en contournant l’Ukraine par la voie du nord (nordstream) ou par le sud (southstream), de diversifier les fournisseurs mais aussi d’installer des stations de mesure à la frontière russo-ukrainienne puis aux frontières entre l’Ukraine et l’UE.

Le dossier sera aussi discuté jeudi pendant la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des 27 organisée à Prague par la présidence tchèque.