Côte d’Azur : la montagne à la fête, le littoral à la diète

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éléphérique transporte des skieurs, le 20 décembre 2008 à Peisey-Nancroix. (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[26/12/2008 11:38:14] NICE (AFP) Une fois n’est pas coutume, les stations de ski des Alpes-Maritimes annoncent des records de fréquentation pour les fêtes de fin d’année tandis que les professionnels du tourisme de la côte ne misent pas sur un cru 2008 exceptionnel.

“100% de réservation pour le nouvel an”, c’est le leitmotiv des trois principales stations de sport d’hiver des Alpes-Maritimes: Auron, Isola 2000 et Valberg.

“Ce sont des chiffres supérieurs à l’année dernière qui avait été une très bonne saison”, assure-t-on à l’office de tourisme de Valberg où le taux de remplissage pour la première semaine des vacances de Noël s’établit entre 60 et 70% quand il est de 85% à Auron et de 95% à Isola.

Si les hauteurs de neige record de ce début de saison – 1,50 m en bas des pistes, plus de 2,50 m en haut – ont assuré quelques réservations de dernière minute, “la majorité des clients avaient réservé de longue date. Les deux semaines précédant la fermeture de la station, en avril, sont déjà quasiment pleines”, note Pascal Lequenne, responsable de la promotion d’Isola.

“On peut imaginer que nos stations bénéficient d’une baisse de fréquentation des destinations hivernales lointaines, type Antilles ou Maldives, beaucoup plus coûteuses”, suggère M. Lequenne.

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éferler le 30 novembre 2008 à Nice. (Photo : Valery Hache)

Des reports dont espèrent profiter aussi les professionnels du tourisme du littoral pour limiter l’impact de la crise “qui touche la Côte d’Azur, mais peut-être moins que d’autres destinations”, selon Denis Zanon, directeur de l’office du tourisme de Nice.

“La tendance à favoriser des destinations proches peut être une chance pour la Côte d’Azur. Outre la question du prix, c’est rassurant pour les chefs d’entreprise de se dire qu’on est rentré très vite en cas de problème”, pronostique-t-il.

En attendant, il note une hausse de la fréquentation touristique dans les bureaux d’accueil de l’organisme par rapport au mois de décembre 2007 tout en constatant qu'”il reste pas mal de place partout pour le nouvel an”.

Michel Tschann, président du syndicat des hôteliers niçois prédit pour sa part une “baisse de 5 à 8%” de l’activité hôtelière pour les fêtes de fin d’année.

Tous les regards des professionnels sont tournés vers l’Italie dont les ressortissants constituent “90% de la clientèle du nouvel an”, rappelle M. Tschann.

Leur venue est d’autant plus attendue, ajoute-t-il, que les professionnels ne pourront pas compter sur les Anglais, habituellement dans le trio de tête des étrangers amateurs de grande bleue à Noël, compte-tenu de la dégringolade du cours de la livre.

Une situation qui rend très pessimiste Noël Di Giovanni, président du syndicat des restaurateurs de Cannes: “tous les jours des collègues m’appellent pour me dire +j’ai annulé 10, 20, 30 couverts pour le nouvel an+, notamment des Italiens”.

Son homologue de Nice, Hubert Boivin, confirme en citant le cas d’un restaurateur de la promenade des Anglais qui lui a rapporté cette semaine avoir “trois réservations pour le 31 décembre contre la moitié de sa salle – une quarantaine de couverts au total – l’an dernier”.

Et à Nice comme à Cannes, on se dit prêt à s’adapter: “Chez moi, il y aura un menu de réveillon, moins cher que les autres années, et la carte proposée à ceux qui le souhaitent”, annonce M. Di Giovanni