Banque mondiale : Le secteur informel est un grand employeur des jeunes africains

La Banque mondiale a présenté, le 11 décembre 2008 au siège
de la Banque africaine de développement à Tunis, son dernier rapport sur les
«Indicateurs du développement en Afrique 2008-2009 : la jeunesse et l’emploi en
Afrique». Ce rapport a mis l’accent sur la question du chômage des jeunes dans
le continent africain ainsi que les éventuels défis à relever pour pallier à
cette question.

En fait, 62% de la population africaine sont en dessous de 25 ans d’âge. Le
chômage entre les jeunes est plus élevé de 50% par rapport aux autres tranches
d’âge. Le rapport signale également que ce sont les femmes qui sont les plus
assujetties aux obstacles du marché de l’emploi du fait qu’elles ne sont
généralement pas éduquées et sont mariées très jeunes, ce qui fait d’elle
l’exemple typique des jeunes africains.

En revanche, le rapport a révélé que le secteur informel est un grand
employeur des jeunes africains. «C’est une réalité. Le secteur informel est une
solution au chômage. Ce qu’on peut faire, dans ce cas, est d’œuvrer à le rendre
plus productif en améliorant les conditions. Ce qui permettra aux jeunes opérant
dans ce secteur de passer de l’informel vers le formel», a indiqué le
représentant de la Banque mondiale en Tunisie.

D’ailleurs, les jeunes sont les plus touchés par la pauvreté qui secoue les
sociétés africaines. Ils ont les revenus les plus bas par rapport à la moyenne
générale. Plus de 70% d’entre eux vivent avec moins de 2 dollars par jour.

D’un autre côté, le rapport dévoile que les zones rurales accaparent la plus
grande masse de jeunes en Afrique avec un taux de 70%. Un autre aspect de cette
«crise de l’emploi» en Afrique, celle du chômage des jeunes éduqués. Le
représentant de la BM considére que cette situation est le reflet d’une qualité
d’enseignement non adéquate au marché du travail.

Concernant les politiques des pays africains, on observe que dans la majorité
des pays africains, les programmes sont limités dans l’action et dans le temps
et qu’ils sont biaisés en faveur des zones urbaines aux dépens des zones
rurales. “Il y a besoin d’une approche intégrée qui fait l’équilibre entre
l’offre et la demande sur le marché du travail dans les zones rurales et
urbaines”, a affrimé le représentant de la BM.

Et c’est le secteur agricole qui attire la majorité d’entre eux, soit près de
65%. D’ailleurs, le rapport de la Banque mondiale souligne que les pays
africains devraient en faire un secteur attractif en introduisant divers
instruments de commercialisation et supports d’infrastructure. Mais aussi de
rendre les zones rurales plus attractives en y installant des services publics
et en investissant dans le capital humain. L’une des solutions pourrait
consister également à aider les jeunes entrepreneurs à fonder leur propre
business.