Dexia : nouvelle perte de 1,5 md EUR liée à la vente d’une filiale

[14/11/2008 14:42:46] PARIS (AFP)

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ège de la banque Dexia au Luxembourg, le 9 octobre 2008 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

La banque franco-belge Dexia a annoncé vendredi une nouvelle perte d'”environ 1,5 milliard d’euros” liée à la vente de sa filiale FSA, quelques heures après avoir dévoilé une perte colossale de 1,54 milliard d’euros sur ses résultats du 3e trimestre, en raison de la crise financière.

La banque franco-belge Dexia, secourue fin septembre par les Etats français, belge et luxembourgeois, a enregistré au troisième trimestre une perte colossale de 1,544 milliard d’euros, en raison de la crise financière, selon un communiqué publié vendredi. Dexia a évalué à 2,191 milliards d’euros les pertes “directement liées à la crise financière”, alors même que ses revenus n’atteignent que 315 millions d’euros ce trimestre.

Ces pertes sont notamment attribuables, pour 482 millions d’euros, à la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers. La banque a également annoncé un programme de réduction de coûts de 15% au cours des trois prochaines années.

Dexia laisse planer la perspective de suppressions d’emplois, indiquant que les partenaires sociaux “seront informés et consultés en temps utile et avant qu’une quelconque décision ne soit prise”. “Des économies de 300 millions d’euros ont déjà été identifiées, avec des économies majeures déjà réalisables en 2009”, a précisé l’établissement. En marge de ces résultats, Dexia a annoncé la cession de sa filiale de rehaussement de crédit (assurance d’obligations) FSA, qui a lourdement pesé dans ses déboires, au rehausseur de crédit américain Assured Guaranty.

La vente de FSA ne comprend pas l’activité “financial products”, qui intègre l’ensemble des titres financiers les plus risqués, qui bénéficieront désormais de la garantie des Etats français et belge. La garantie des Etats français et belge portera ainsi sur un portefeuille de titres risqués de 16,5 milliards de dollars, s’ajoutant aux garanties déjà consenties.

L’engagement des deux Etats jouera si les pertes dépassent 4,5 milliards de dollars sur ce portefeuille, la France et la Belgique pouvant recevoir des actions de Dexia en échange de leur garantie. Avant la cession de FSA, France et Belgique s’étaient déjà engagé à garantir les emprunts contractés par Dexia à hauteur respectivement de 55 et 90 milliards d’euros environ. Dexia va céder FSA pour 361 millions de dollars en numéraire et 44,6 millions d’actions Assured Guaranty nouvellement émises, ce qui valorise l’ensemble à 722 millions de dollars.

A l’issue de l’opération, Dexia contrôlera 24,7% du capital d’Assured Guaranty, qui figure parmi les rehausseurs de crédit ayant le mieux résisté à la crise sévère qui a frappé ce secteur, notamment grâce à la récente entrée au capital du milliardaire américain Wilbur Ross. Outre la cession de FSA, la banque a également annoncé d’autres mesures pour réduire son exposition au risque.

Dexia va notamment mettre un terme à ses activités de trading pour compte propre (activités de marché réalisées avec les fonds de la banque). L’établissement va également placer en “run-off”, ce qui revient à gérer un portefeuille jusqu’à son extinction sans acheter de nouveaux titres, les portefeuille de “credit spread” (produits dérivés) et d’obligations liées au secteur public, qui se monte à 164 milliards d’euros. Concernant le quatrième trimestre, Dexia a indiqué que “les résultats comptables seront influencés défavorablement, mais la solvabilité restera solide”.

La banque a notamment mentionné le “bouleversement des marchés financiers au début du quatrième trimestre” et précisé qu’elle userait, pour cette période des nouvelles possibilités en matière comptable, qui permettent de limiter les provisions liées à la détérioration des marchés financiers.

Au bord de la faillite fin septembre, Dexia a été sauvée par l’action conjointe des Etats français, belge et luxembourgeois, qui ont injecté 6,4 milliards d’euros dans la banque pour la remettre à flots.