Crise : Gordon Brown optimiste sur une aide de Ryad au FMI

[02/11/2008 20:15:03] RYAD, 2 nov 2008 (AFP)

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à Ryad le 2 novembre 2008

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, venu appeler les monarchies pétrolières du Golfe à aider le FMI pour lui permettre de secourir les pays victimes de la crise financière, s’est dit dimanche à Ryad optimiste sur une contribution de l’Arabie saoudite.

“Je pense que les Saoudiens vont contribuer, comme d’autres pays, et que nous aurons un fonds mondial plus important”, a déclaré M. Brown à la presse, estimant que d’autres pays du Golfe suivront.

“Je pense que les gens veulent investir à la fois pour aider le monde à traverser cette très mauvaise passe mais aussi pour travailler avec nous afin que nous soyons moins dépendants du pétrole et nous ayons des prix du pétrole plus stables”, a-t-il ajouté.

M. Brown a entamé samedi à Ryad une tournée de quatre jours qui l’a conduit dimanche à Doha, où il doit rencontrer son homologue Hamad ben Jassem et l’émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani.

Le Premier ministre britannique se rend ensuite lundi à Abou Dhabi pour une visite de deux jours, selon l’agence officielle émiratie Wam.

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étrangères, le 1er novembre 2008 à Ryad

M. Brown tente de persuader les dirigeants de ces Etats d’aider le Fonds monétaire international (FMI) à accroître ses ressources, qui se montent à 250 milliards de dollars, pour soutenir les économies de pays affectés par la crise financière mondiale.

Il a estimé que plusieurs centaines de milliards de dollars étaient nécessaires pour permettre au FMI, qui se propose d’aider la Hongrie, l’Ukraine et l’Islande, de venir à la rescousse d’autres pays.

S’adressant à Ryad dimanche à des hommes d’affaires britanniques et saoudiens, M. Brown a souligné qu’en soutenant le FMI, les pays du Golfe pouvaient se prémunir d’un effet de “contagion”.

“J’ai bon espoir que vous et d’autres Etats du Golfe aurez la volonté de vous joindre à d’autres pays pour empêcher la crise de s’étendre, en aidant à renforcer le fonds international pour les économies affectées”, a-t-il dit.

“Je pense qu’il est dans notre intérêt à tous de stopper la contagion et de rebâtir la confiance dans la système financier à l’avenir”, a-t-il ajouté.

Plaidant en faveur d’un rôle accru des pays du Golfe dans le système financier international, M. Brown s’est dit favorable à une “réforme des institutions internationales pour donner à des pays comme le vôtre (l’Arabie saoudite) un rôle plus grand”.

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étrole des pays membres de l’Opep, selon l’AIE, et leur quota officiel de production

Et d’ajouter que l’Arabie saoudite a un “rôle crucial” à jouer lors du sommet du G20 à Washington le 15 novembre et que sa voix devait “être entendue”, lors de cette réunion des chefs d’Etat des grands pays industrialisés et émergents qui va discuter d’une refonte du système financier international.

“Un nouvel ordre mondial” plus juste et plus stable peut émerger de la crise, a encore estimé M. Brown devant les hommes d’affaires.

Le Premier ministre britannique, qui s’est heurté à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) au sujet de sa récente réduction de production, a aussi souhaité un marché pétrolier plus stable pour aider à une reprise de la croissance mondiale.

L’Arabie saoudite est le premier producteur de l’Opep.

“Nous avons un intérêt commun en tant que producteurs et consommateurs à avoir des prix plus stables et une transition, à plus long terme, vers une économie avec moins d’émissions de carbone”, a dit M. Brown.

Les pays du Golfe sont affectés par la chute des prix du pétrole qui ont baissé de presque 60% depuis juillet, passant d’environ 150 dollars le baril à quelque 60 dollars. Leurs marchés financiers se sont en outre écroulés, perdant 250 milliards de dollars en octobre.