Les députés examinent un budget 2009 compromis par la crise

[20/10/2008 17:40:22] PARIS (AFP)

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à l’Assemblée nationale, le 20 octobre 2008 (Photo : Francois Guillot)

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a concédé lundi pour la première fois que la prévision de croissance de 1% en 2009 retenue pour le projet de budget, pourrait être revue en baisse, en raison d’une crise financière “appelée à durer”.

“Il est très probable que la croissance en 2009 n’atteigne pas 1% et que nous soyons amenés à réviser notre prévision”, a déclaré Mme Lagarde à l’Assemblée nationale, en présentant le projet de loi de finances pour 2009.

Présenté fin septembre, le projet de budget prévoit actuellement 1% de croissance, “la plus basse hypothèse de croissance depuis 24 ans”, a souligné la ministre.

“L’hypothèse de croissance du projet de loi de finances pourrait ainsi être amendée. Ce changement exceptionnel est pleinement justifié par une situation qui est elle-même exceptionnelle”, selon Mme Lagarde.

“Nous ne souhaitons pas faire une nouvelle prévision à la légère”, a poursuivi la ministre, indiquant qu’elle pourrait être ajustée “mi-novembre”, à la lumière du taux de croissance du troisième trimestre qui sera dévoilé par l’Insee et de la prévision de la Commission européenne.

“Faut-il pour autant renoncer aujourd’hui à examiner ce budget? Absolument pas”, a insisté Mme Lagarde.

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à l’Assemblée nationale, le 20 octobre 200_ (Photo : Francois Guillot)

La ministre a souligné que le projet de loi de finances 2009 n’était “pas un projet de loi de finances ordinaire: c’est un projet de finances de crise”, a-t-elle jugé.

Or la crise financière est, selon elle, “appelée à durer. Ce serait une erreur de croire que tout redeviendra comme avant”, a dit Mme Lagarde, mettant en garde contre des “séquelles économiques”. “La situation est très sérieuse”, a-t-elle insisté.

Pour autant, le gouvernement reste déterminé à redresser ses finances publiques, pour se rapprocher de l’équilibre d’ici à 2012, a souligné la ministre.

Le déficit public, annoncé à 2,7% du PIB en 2009, pourrait dépasser dès l’an prochain la limite de 3% autorisée par le pacte de stabilité européen qui prévoit une tolérance dans des “circonstances exceptionnelles”. Le ministre du Budget Eric Woerth a d’ailleurs déclaré que “le déficit sera plus élevé” en 2009 “s’il y a révision de croissance”.

Même si les recettes publiques s’avéraient moindres qu’attendu, “nous n’augmenterons pas le poids global des impôts”, a insisté Mme Lagarde.

“Dans un contexte où l’aléa sur la croissance est exceptionnellement important, le gouvernement a choisi comme cadre de travail la stabilité du taux de prélèvements obligatoires”, à 43,2% du PIB, a-t-elle ajouté.

Le budget 2009 “est un budget d’aide à l’investissement, un budget vert, un budget juste”, a résumé la ministre, citant notamment la “disparition organisée en trois ans de l’imposition forfaitaire annuelle”, des aides à l’agriculture biologique ou le plafonnement des niches fiscales.