Le secteur bancaire tunisien vu par l’Oxford Business Group

Une étude réalisée récemment par l’Oxford Business Group sur le secteur
bancaire en Tunisie a révélé que les principaux indicateurs progressent de
manière continue. Et ce bien que «le secteur se caractérise par sa
fragmentation, doublée d’une forte concurrence, qui affecte les marges
bancaires, faibles, et la poursuite d’une stratégie d’expansion à long
terme, tandis que les efforts de consolidation sont rares en nombre et en
temps», indique l’étude.

Cette donnée est soutenue par un résultat d’exploitation en hausse sensible,
pendant le premier semestre 2008, pour la majorité des banques de la place.
L’étude donne, ainsi, l’exemple de la Banque de l’Habitat, dont les revenus
ont progressé de 50%, et la Banque de Tunisie dont le résultat net a
progressé, grâce à une hausse des intérêts et des commissions bancaires
perçues. La Société Tunisienne de Banque a, de son côté, affiché un résultat
d’exploitation en hausse de 9,3% grâce à la croissance des dépôts.

Par ailleurs, l’étude a révélé que ces résultats sont «les bienvenus pour le
secteur bancaire tunisien», surtout si on sait que la part des créances
douteuses dans le total des engagements est de l’ordre de 17,3%, alors
qu’elle est de 5% dans les autres pays méditerranéens». Selon l’étude, «les
prêts douteux sont en partie l’héritage d’un secteur bancaire
traditionnellement attaché à financer des projets d’infrastructure publics à
caractère industriel et commercial, mais ils reflètent aussi une mauvaise
gestion prudentielle».

Toutefois, l’Oxford Business Group précise que la prise de mesures
nécessaires pourrait contrer cette tendance. Déjà la Banque centrale de
Tunisie s’est fixé comme objectif de ramener le taux des créances douteuses
à 15% en 2009 ainsi que le taux de provisionnement des créances douteuses à
70%.

Dans son dernier rapport, le FMI a expliqué que ses indicateurs restent
encore élevés. Toutefois, le recul du taux de créances douteuses de 7
points, depuis 2004, montrent que «le secteur est en passe de prendre les
mesures nécessaires pour améliore la viabilité des prêts octroyés».

L’étude montre, ainsi, que la progression des indicateurs a permis «un
regain d’intérêt de la part des investisseurs étrangers, comme l’atteste le
lancement de projets comme la création d’un centre financier au nord de
Tunis, promue par Gulf Finance House».


M.O