Semaine déterminante pour la survie d’Alitalia

 
 
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éroport de Rome, en avril 2008 (Photo : Christophe Simon)

[25/08/2008 16:30:32] MILAN (AFP) Au bord de la faillite, la compagnie aérienne Alitalia a entamé une semaine déterminante avec la mise au point d’une offre de rachat par des investisseurs italiens, dernière chance pour sa survie, et la publication de résultats semestriels qui s’annoncent désastreux.

Le premier rendez-vous pour la compagnie, sous la menace d’une mise en faillite, a eu lieu lundi à Milan (nord) où les repreneurs potentiels d’Alitalia ont été reçus par la banque Intesa Sanpaolo, chargée par le gouvernement de mettre au point un plan de sauvetage.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi joue sa crédibilité sur ce dossier après s’être opposé à un rachat par Air France-KLM au printemps dernier et avoir promis “un miracle” pour sauver Alitalia.

Les investisseurs devaient confirmer lundi “leur disponibilité à investir dans le projet de relance d’Alitalia”, selon une source proche du dossier.

Parmi eux figurent des industriels italiens dont Benetton, Gavio, Ligresti, Aponte, Riva et le fonds d’investissement Equinox.

Le projet mis au point par Intesa Sanpaolo prévoit de scinder la compagnie en deux pour permettre la création d’une nouvelle société intégrant les activités rentables tandis qu’une autre, lestée des dettes et des activités sans avenir, serait mise en faillite.

La compagnie, détenue à 49,9% par l’Etat, survit grâce à une injection de 300 millions d’euros d’argent public décidée en urgence fin avril et qui a été dénoncée par Bruxelles.

Elle se trouve dans une situation financière catastrophique, avec plus de 400 millions d’euros de perte, selon les estimations de l’Institut de recherche Bruno Leoni.

Les résultats semestriels de la compagnie doivent être annoncés vendredi à l’issue d’un conseil d’administration.

Au premier trimestre, la perte avant impôts d’Alitalia s’est élevée à 215 millions d’euros.

La nouvelle Alitalia, assainie et bénéficiant d’une recapitalisation d’1 milliard d’euros, intégrerait sa rivale italienne Air One.

En récupérant les actifs de la deuxième compagnie italienne, Alitalia pourrait atteindre près de 65% de parts de marché et renouveler une partie de sa flotte, considérée comme la plus vieille d’Europe, grâce aux appareils plus modernes d’Air One.

Dans un deuxième temps, Alitalia devrait s’allier avec une compagnie étrangère. Selon le quotidien La Stampa de samedi, il s’agirait de l’Allemande Lufthansa, qui se serait vu proposer une participation de 20 à 25% en échange de son soutien commercial à la relance du transporteur.

Cependant, ce plan laisse planer des incertitudes, à commencer par les suppressions d’emplois.

Sur les 20.000 personnes employées par la compagnie, 7.000 devraient être licenciées, selon les indiscrétions qui ont filtré dans la presse ces dernières semaines.

“Nous attendons avec anxiété de savoir avec précision le nombre de licenciements prévus pour Alitalia”, a déclaré lundi Raffaele Bonanni, secrétaire de la Cisl, l’une des trois confédérations syndicales italiennes.

L’autre interrogation concerne les dettes d’Alitalia. Pour les industriels prêts à reprendre le flambeau de la nouvelle compagnie, il est hors de question de rembourser les créanciers de l’actuelle Alitalia.

Mais ce scénario n’est pas viable juridiquement et va donc obliger le gouvernement à modifier au plus vite l’actuelle législation sur les faillites.

La décision pourrait intervenir dès jeudi en Conseil des ministres avec l’adoption d’un décret-loi.

 25/08/2008 16:30:32 – Â© 2008 AFP