Euromed : la BIAT adhère à un consortium promu par le Groupe Caisse d’Epargne


Par Moncef MAHROUG

Alors que l’«Union pour
la Méditerranée» des politiques peine à se mettre en place, celle des hommes
d’affaires, et plus précisément des banquiers, démarre plutôt bien. En
effet, à une semaine du premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement
des pays de l’Union européenne et de la rive Sud de la Méditerranée, le
projet de Consortium bancaire euro-méditerranéen, imaginé par le Groupe
Caisse d’Epargne a officiellement vu le jour à Paris, en marge d’une
rencontre de chefs d’entreprise et de responsables politiques de la zone,
réunis par l’Institut de Prospective Economique pour la Méditerranée (IPEMED),
en vue d’adresser deux appels aux participants au sommet du 13 juillet. A
cette occasion, la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT),
représentée par M. Ismaïl Mabrouk, a signé avec le Groupe Caisse d’Epargne,
la convention marquant son adhésion au consortium. Elle est la deuxième
banque tunisienne, après la Banque Tuniso-Koweitienne –filiale du groupe
français- à en faire partie.

 

Très intéressé par les
pays de la rive Sud de la Méditerranée, le Groupe Caisse d’Epargne a choisi
–plutôt que de s’y implanter de manière indépendante, bien que cette option
ne soit pas écartée- de s’investir dans la création d’un réseau bancaire
regroupant des établissements des deux rives.

 

Mission première de ce
réseau : «faciliter et canaliser les flux de l’épargne des immigrés des pays
du Sud» que M. Charles Milhaud, président du Groupe Caisse d’Epargne, a
estimé, début juin à Barcelone, lors d’une réunion organisée par IPEMED et
IEMED, à «près de 10 milliards de dollars». Ensuite, une fois ce mécanisme
maîtrisé, «essayer de proposer des produits». Comme, par exemple, de
permettre à un immigré qui veut construire ou acquérir une maison de pouvoir
le faire dans le pays de son choix».

 

L’idée de créer ce réseau
est né du constat de l’existence d’une complémentarité, donc d’opportunités,
entre «des pays du Nord à la croissance faible et où le marché bancaire de
détail s’essouffle», et des pays du Sud «qui connaissent un taux de
croissance supérieur à 5%, et qui ont besoin d’outils financiers sans
lesquels il ne peut y avoir de développement».

 

A plus long terme,
Charles Milhaud rêve de voir ce réseau émergent «faire des transferts de
carte à carte».

 

En signant la convention
d’adhésion au consortium, la BIAT rejoint, outre la BTK, deux banques
européennes –San Paolo et Intesa. Auxquelles pourront s’ajouter le groupe
Attijariwafabank avec lequel le Groupe Caisse d’Epargne est en train de
discuter.