Après RBS et HBOS, la banque Barclays veut à son tour lever des capitaux

 
 
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à Londres (Photo : Leon Neal)

[16/06/2008 13:10:04] LONDRES (AFP) A l’image de ses compatriotes RBS et HBOS, la quatrième banque britannique, Barclays, a confirmé lundi qu’elle envisageait de lever des capitaux, peut-être auprès de fonds asiatiques, pour se renforcer face à la crise du crédit, une annonce qui a été bien accueillie en Bourse.

Réagissant à des fuites dimanche dans le Sunday Times, selon lesquelles la banque s’apprêtait à émettre 4 milliards de livres (5 milliards d’euros) d’actions nouvelles, Barclays a indiqué dans un communiqué qu’elle envisageait effectivement de procéder à une levée de fonds, sans doute via un placement privé auprès d’investisseurs triés sur le volet, et complété d’une offre ouverte aux actionnaires existants.

“Une nouvelle annonce sera faite ultérieurement dans le cas où le conseil d’administration déciderait de procéder à une telle émission d’actions”, a ajouté le groupe bancaire, dans ce bref communiqué.

Selon le Sunday Times, Barclays serait en contact avec six investisseurs potentiels, dont la banque chinoise China Development Bank (CDB) et le fonds public singapourien Temasek, et pourrait en retenir trois.

Les deux établissements cités étaient entrés au capital de la banque britannique l’an dernier, pour 3,4 milliards d’euros, à l’occasion de sa tentative avortée d’acquisition d’ABN Amro.

Les investisseurs soupçonnaient déjà depuis le mois dernier la banque de vouloir faire à nouveau appel à Temasek et CDB, alors que de nombreux fonds souverains asiatiques ou moyen-orientaux ont volé ces derniers mois au secours de banques occidentales secouées par la crise des “subprime” (crédits immobiliers risqués).

Barclays, dont la branche de banque d’affaires, Barclays Capital, a encore essuyé une perte nette de un milliard de livres au premier trimestre, du fait de son exposition à la crise du crédit, avait en effet affirmé en mai que “toutes les options” restaient ouvertes pour renforcer ses fonds propres, sans exclure donc de procéder à une augmentation de capital.

Si ce projet se concrétisait, elle serait la quatrième banque britannique à faire appel au marché depuis l’éclatement de la crise du crédit.

Les banques rivales RBS et HBOS, et l’établissement de crédit immobilier Bradford & Bingley ont déjà annoncé ou effectué des levées de fonds ce printemps.

L’annonce de la préparation d’un tel placement, qui réduit l’incertitude pesant ur l’avenir de Barclays, a rassuré les investisseurs.

Vers 12H00 GMT, l’action du groupe bancaire s’envolait de 4,95% à 333,75 pence, dans un marché en baisse de 0,24%.

Les analystes soulignaient un détail particulièrement encourageant parmi les informations du Sunday Times : le prix auquel le groupe envisagerait de placer ses nouveaux titres serait supérieur à son cours de Bourse, contrairement aux banques rivales RBS et HBOS, qui n’ont pas hésiter à brader leurs titres, ce qui a pu être interprété comme un signal de détresse.

L’augmentation de capital record de RBS (15 milliards d’euros) s’est faite avec un rabais d’environ 40% par rapport à son cours d’avant l’opération, et celle d’HBOS, d’environ 5 milliards d’euros, leur est proposée avec une décote de 45%.

Autre motif de soulagement, Barclays a fait état d’une tendance encourageante pour ses résultats en mai, avec des bénéfices dans la banque de détail supérieurs à l’an dernier, et du même niveau dans la banque d’investissement.

 16/06/2008 13:10:04 – Â© 2008 AFP