Couchsurfing. Routards de demain


Par Amel Djait Belkaid

Savez-vous quelle est la dernière des modes voyages sur internet ? J’ai bien
peur que le temps de finir ce papier je sois déjà «out», dépassée, ringarde,
démodée…

 

A supposer que vous fassiez votre marché tourisme sur internet. Vous ayez
choisi une destination qui vous fasse rêver depuis des années, la (ou le)
jolie compagne prêt € à vous suivre au bout du monde, dénicher un super bon
plan de vol mais vous n’arrivez pas à trouver une nuit d’hôtel pour boucler
votre circuit ou pour attendre un vol successif.

 

Vous devez dormir 4 ou 5 heures, pour attendre votre vol, faire une escale
antipathique dans une ville sans intérêt et il est hors de question de payer
un «day use» hyper cher. Votre budget ne vous permet que 4 nuits dans
l’hôtel qui vous fait rêver. Il n’est pas question d’annuler, de déclasser
et encore moins de changer d’hôtel. C’est celui là qu’il vous faut, et aucun
autre.

 

Prêt à laisser tomber ? Découragé, énervé ? Comme d’habitude, vous vous en
voulez de tout laisser à la dernière minute. Hors de question de changer de
destination ou de programme.

Avant de partir dans des plans extrêmes, essayez le couchsurfing. C’est
nouveau, à la mode et ça séduit des milliers d’adeptes tous les jours.

 

Le principe est simple. Le couchsurfing permet de passer ses vacances chez
des inconnus qui vous accueillent gratuitement chez eux. Ses adeptes se
lient sur le Net, et en un peu plus de deux ans, son site est devenu le lieu
virtuel de rassemblement de voyageurs du monde entier, invitant ses membres
à proposer un endroit pour dormir, manger, se poser, rencontrer des gens
quand l’un d’entre eux se trouve en ville.
www.couchsurfing.com

 

Glissant plus que jamais sur le principe des réseaux sociaux sur le net, le
couchsurfing gagne chaque semaine plus de 1.000 nouveaux adhérents et
pourrait bien transformer la pratique du routard de demain. Le principe est
simple. Il repose sur l’idée que “l’on ne connaît un endroit que lorsque
l’on a partagé quelque chose avec l’un de ses habitants”, précise le
quotidien londonien The Guardian.

 

Le principe de ce tourisme repose sur deux idées : la gratuité totale et la
décontraction. A ce moyen pratique de voyager pour les uns correspond
l’hospitalité qui devient carrément un mode de vie pour les autres. Bien que
cette formule soit largement adoptée par les 20-30 ans, le site est rempli
de témoignages de voyages réussis, d’amitiés liées, d’expériences et de
réelles découvertes de pays qu’un voyage et un hébergement classique
n’auraient jamais permis. Certains utilisateurs déclarent que leur vie est
désormais coupée en AVANT et APRES le couchrsurfing, tellement cette formule
de voyages est bénéfique, amusante, révélatrice, utile, simple, conviviale,…

 

“Les hôtes n’ont pas à fournir de lit, un bout de jardin pour planter une
tente, un lit de camp ou un matelas sur le sol peuvent faire l’affaire”,
précise Casey Fenton, le fondateur de ce concept.

«En près de deux ans, un seul problème a été signalé, celui d’un invité
resté branché une nuit entière sur le téléphone et l’ordinateur de son hôte,
puis qui a quitté l’endroit en laissant la note».

 

«Les membres ne sont pas obligés de proposer un toit à celui qui ne leur
paraît pas fiable». Le système de vérification des informations données par
les inscrits semble être fiable et il vérifie tout, à commencer par les
adresses. Et si vous avez encore des doutes ? Alors laissez tomber, ces
voyages ne sont pas pour vous», conclut son concepteur.

 

La présence des Tunisiens sur couchsurfing reste encore timide. Certaines
destinations affichent 50.000 inscrits comme la Turquie. L’Italie se
positionne avec 10.000 inscrits, l’Autriche enregistre 7.000 inscrits, les
Etats-Unis près de 75.000 inscrits.

 

La Tunisie est représentée par 389 inscrits qui proposent des logements à
Zarzouna, Matmata, Ariana, Bab Souika, Jradou, Siliana…

 

Parmi les inscrits sur ce site, M.B s’y présente en précisant : «Je suis
installé à Tunis mais j’ai aussi une maison à Sousse où je passe mes
vacances. Je suis fumeur, je n’ai pas d’animaux chez moi, mais j’aimerais
bien en avoir. J’ai une voiture personnelle. Je travaille du lundi au
vendredi et mon travail ne me laisse pas beaucoup de temps mais je profite
des week-ends. Je veille tard la nuit».

 

Skander veut se faire des amis dans le monde entier, Khallil déclare vouloir
«donner sans recevoir». Un autre Iskander «se définit comme un
marxiste-léniniste qui aime les droits de l’homme». Ibrahim, quant à lui,
veut se rendre en Grèce.