L’énergie nucléaire, meilleure option pour les monarchies du Golfe

 
 
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éaire de Cattenom (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[28/05/2008 09:48:27] DUBAI (AFP) Le nucléaire, et non les énergies renouvelables, serait la meilleure option qui s’offre aux riches monarchies pétrolières du Golfe pour répondre à une demande croissante en électricité, ont estimé des responsables et des experts de la région.

“Les énergies renouvelables ne (contribuent) que très partiellement à l’approvisionnement même pour ceux qui ont commencé il y a longtemps” à les développer, a dit le président de la compagnie saoudienne d’électricité, Ali Saleh al-Barrack, lors d’une conférence aux Emirats arabes unis achevée mardi.

Citant l’expérience de Ryad qui mène des études sur les énergies renouvelables, il a indiqué que les options de l’énergie éolienne et solaire s’étaient avérées soit limitées, soit pas assez encourageantes techniquement.

Vu la demande élevée en électricité et la croissance de la population, “l’unique solution immédiate est l’énergie nucléaire”, la meilleure option en termes économique et écologique, selon lui.

Il a rejeté les craintes du danger que représente l’énergie nucléaire pour l’environnement. “Le danger réel vient de ce que nous faisons en mettant davantage de matières fossiles et de charbon, qui détruisent l’environnement et (provoquent) le réchauffement” de la planète.

Les six membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats, Koweït, Oman et Qatar) ont décidé en décembre 2006 de développer un programme nucléaire civil commun et engagé à cet effet des discussions avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

L’initiative de ces pays pro-occidentaux, grands producteurs de pétrole et de gaz, est survenue sur fond d’inquiétudes concernant le programme nucléaire de l’Iran, soupçonné en Occident de chercher à se doter de la bombe atomique.

Les Emirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite ont depuis conclu avec les Etats-Unis des accords bilatéraux de coopération nucléaire.

Les Emirats, en plein boom économique, ont aussi passé un accord avec la France pour l’aider à développer l’énergie nucléaire civile.

Le vice-ministre saoudien de l’Electricité, Saleh Al-Awaji, a souligné que son pays qui a commencé voilà deux décennies à étudier l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins médicale et industrielle, examinait toujours la faisabilité d’un tel usage pour la production de l’électricité.

“La question est toujours au stade des études de faisabilité. Il en est de même pour le CCG”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Les Emirats ont annoncé en avril qu’ils importeraient de l’uranium enrichi, évitant toute controverse similaire à celle suscitée par le programme iranien.

Mais pour M. Awaji, il n’est pas nécessaire pour les autres monarchies du CCG de suivre l’exemple émirati. “Cette option (de l’énergie nucléaire) est toujours à l’étude. Mais si une décision est prise pour aller de l’avant, chaque pays aura ses propres moyens pour obtenir du combustible dans le respect des règles régissant l’usage pacifique de l’énergie nucléaire”.

Les intervenants saoudien et qatari à la conférence sont convenus qu’il serait opportun pour les monarchies du CCG de développer un programme commun.

“C’est logique, mais je ne pense pas que cela se produira”, a commenté Raja Kiwan, un analyste de PFC Energy, un bureau de consultants.

Depuis l’annonce par le CCG de son projet en 2006, “chaque pays (membre) semble suivre sa propre voie” et discuter avec divers fournisseurs, a-t-il dit à l’AFP.

Selon lui, la demande d’électricité dans la région provoquera un déficit de gaz dans plusieurs pays et rendra nécessaire la recherche de sources alternatives. “Le nucléaire est peut-être la source d’énergie la mieux adaptée (au niveau) de la croissance de la demande que cette région va connaître dans les 20 à 25 prochaines années”.

 28/05/2008 09:48:27 – Â© 2008 AFP