SCIPP : Des tubes en PVC aux énergies renouvelables


Par Mohamed BOUAMOUD

tub-scipp1.gifQuelque
part dans la région de Ksar Saïd, un site dont, de l’extérieur, on ne devine
pas vraiment l’importance : c’est pourtant, et tout bonnement, trois
hectares et demi de superficie employant quelque 200 personnes. Sur
quasiment toute la surface, rien que des tas de tubes géants en forme de
cercle qui, réunis, peuvent accueillir facilement une kyrielle de petits
engins. Nous sommes chez un industriel comptant parmi les pionniers de la
fabrication des tubes en PVC et PE dont le diamètre va jusqu’à 80 cm.

 

Du nom de SCIPP, le groupe, créé en 1974, s’était donc lancé à cette date
avec un capital initial de 110 mille dinars et avec pour vocation la
fabrication et la commercialisation des tubes multicouches de marque IPALPEX.
En fait, il s’agit de trois unités industrielles : la SCIPP (tubes en PVC et
PE), ADRITEC (tubes d’irrigation goutte à goutte) et IPA (tubes multicouches
IPALPEX pour installations sanitaires et chauffages, en remplacement du
cuivre traditionnel). Il importe de faire remarquer tout de go que la
Société ADRITEC a été créée à la faveur d’une opportunité d’affaires ayant
débouché sur un partenariat tuniso-jordanien. C’est que, dans sa volonté de
développer son activité liée à l’irrigation, un groupe jordanien a trouvé à
travers le groupe SCIPP un partenaire financier sérieux et, mieux,
maîtrisant la technologie de l’extrusion.

 

Mais ce sont les chiffres qui restent toujours les plus éloquents. La
production annuelle du groupe se présente ainsi : la SCIPP fournit 8.000
tonnes de PVC et 2.500 tonnes de PE ; pour ADRITECH, c’est 40 millions de
mètres linéaires ; et IPA livre 8 millions de mètres linéaires, sans compter
une extension attendue à partir du mois de juin prochain et portant le total
à 18 millions de mètres linéaires. L’importance de telles productions est
due à l’acquisition en l’an 2000 d’une machine de marque suisse ayant porté
la production à 8 millions de mètres linéaires, puis à l’acquisition d’une
deuxième machine d’une capacité de 10 millions de mètres linéaires.

 

Une telle notoriété a permis au groupe d’exporter sur dix-huit pays dont, en
premier lieu, l’Italie, mais aussi la France, la Belgique, la Grèce, la
Turquie, la Libye, l’Algérie, le Maroc, la Jordanie, la Syrie, le Liban, le
Gabon, le… Kosovo, etc.

 

Sur le marché local, le groupe tire une part allant de 30 à 35% (SCIPP), 50
à 60% (ADRITECH), et jusqu’à 75% (pour le cas d’IPA). Ce qui a fait que le
groupe a terminé l’exercice 2007 avec un chiffre d’affaires de 30 millions
de dinars. De ce chiffre, l’export tire 10% pour le compte de la SCIPP, et
50% pour IPA, ADRITECH étant focalisée sur le marché local. Il est précisé
ici qu’IPA exporte plutôt jusqu’à 75% de sa production, lesdits 50% revenant
au marché local étant obtenus par la vente des accessoires importés.

 

L’expérience et la notoriété du groupe n’étant plus à démontrer, la famille
SCIPP ambitionne aujourd’hui de s’orienter vers le secteur des énergies
renouvelables, le solaire plus précisément, tant le groupe estime avoir son
mot à dire sur la question.

 

En dehors de M. Mustfa Farhat, fondateur, le groupe est actuellement présidé
par M. Adnan Farhat qui gère également SCIPP et ADRITEC, l’IPA étant sous la
responsabilité de son jeune directeur général, M. Aly Ben Smida.