Face à de mauvais résultats, la banque UBS devrait de nouveau tailler dans ses effectifs

 
 
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Le logo de la banque suisse UBS, le 1er avril 2008 à Lausanne (Photo : Fabrice Coffrini)

[04/05/2008 13:17:07] ZURICH (AFP) La banque suisse UBS, qui doit publier mardi ses résultats trimestriels, pourrait supprimer jusqu’à 8.000 emplois selon la presse, pour faire face à de nouvelles dépréciations d’actifs et une perte annoncée de 12 milliards de francs suisses sur les trois premiers mois.

Le numéro un helvétique, qui a déjà supprimé 1.500 postes dans sa banque d’affaires, pourrait être amené à réduire de 10% ses effectifs pour faire face à la crise des “subprime”, estime le journal suisse Sonntag.

Après avoir déprécié ses actifs de 19 milliards de dollars au premier trimestre, UBS pourrait également annoncer de nouveaux réajustements d’actifs à hauteur de 9,7 milliards de dollars, poursuit le journal dominical.

La première banque helvétique avait prévenu début avril qu’elle allait probablement achever le premier trimestre avec une perte de 12 milliards de francs suisses (7,4 milliards d’euros), après avoir terminé 2007 pour la première fois de son histoire dans le rouge avec un déficit de 4,4 milliards de francs suisses.

“Les marchés attendent avec impatience les résultats au premier trimestre d’UBS la semaine prochaine, qui pourraient déterminer la direction que l’ensemble du secteur (bancaire) risque de prendre à court terme”, souligne la banque Vontobel dans une note.

Si les spéculations sur de nouvelles dépréciations d’actifs vont bon train, les analystes de la banque Wegelin estiment bien plus important de connaître “la stratégie future et les mesures prises par la direction” pour remettre à flot l’établissement helvétique et restaurer la confiance des clients et des investisseurs.

UBS est pour l’heure la banque la plus touchée au monde par la crise des “subprime”, avec des dépréciations atteignant au total 37,4 milliards de dollars.

La banque avait, lors de son assemblée générale du 23 avril, indiqué qu’elle allait réorganiser en profondeur ses activités et notamment revoir le fonctionnement et les effectifs de la banque d’investissements –principale responsable de la débâcle dans les crédits hypothécaires américains.

Le directeur général Marcel Rohner avait concédé que le groupe avait commis des “erreurs” en utilisant notamment des ressources de son coeur de métier, la gestion de fortune, pour financer la banque d’investissements.

Cette dernière devra à l’avenir “générer elle-même le capital dont elle a besoin pour sa croissance future”, avait souligné M. Rohner, laissant entendre que la banque d’investissement, qui emploie près de 22.000 personnes, devra en partie supporter une réduction supplémentaire de ses effectifs.

UBS a par ailleurs multiplié les signaux envers les investisseurs et ses clients, en se dotant notamment d’un nouveau président. L’ancien directeur des affaires juridiques Peter Kurer a en effet succédé fin avril au très contesté Marcel Ospel.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune a également réussi le tour de force de procéder en un temps record à deux recapitalisations d’un total de 28 milliards de francs suisses.

Après avoir obtenu 13 milliards auprès de deux fonds souverains –le singapourien GIC et un fonds du Moyen-Orient– UBS a levé 15 milliards auprès de ses actionnaires pour faire face à la crise.

 04/05/2008 13:17:07 – © 2008 AFP