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Un puits de pétrole en Californie en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[28/04/2008 19:41:48] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole brut ont démarré la semaine sur les chapeaux de roue lundi à New York, effleurant le seuil symbolique de 120 dollars sous l’effet de grèves en Ecosse et au Nigeria, avant de calmer leur marche en avant.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en juin s’est finalement apprécié de 23 cents par rapport à la clôture de vendredi, terminant la séance à 118,75 dollars.

Les échanges électroniques d’avant-séance ont été marqués par un bond des cours à 119,93 dollars, un nouveau record historique, représentant un renchérissement du baril de plus de 80% sur un an.

Alors que marchés boursiers et des changes faisaient preuve d’une certaine accalmie, la nervosité du marché du pétrole a été encore attisée par des mouvements sociaux frappant d’importantes infrastructures de production.

“Les pertes de production liées à l’oléoduc de Forties (au Royaume-Uni, ndlr) et au Nigeria sont assez substantielles et pourraient avoir d’importantes conséquences sur le marché physique, ce qui pourrait faire passer les cours au-dessus du seuil psychologique de 120 dollars le baril”, ont estimé les analystes de la maison de courtage Sucden.

En Ecosse, les salariés de la raffinerie de Grangemouth, qui appartient à Ineos, ont mené leur deuxième (et, en principe, dernier) jour de grève, pour un désaccord sur leur plan de retraite.

L’arrêt de Grangemouth a coupé l’arrivage d’électricité et de vapeur à l’oléoduc de Forties, au débouché de la mer du Nord.

“En conséquent, une production de 700.000 barils par jour est bloquée, ce qui représente environ 40% de la production britannique”, a souligné Eric Wittenauer, analyste de Wachovia Securities.

Mais alors que l’activité à Grangemouth devait redémarrer dès mardi, “les attaques et grèves au Nigeria continuaient de soutenir le marché du pétrole”, a noté M. Wittenauer.

Déjà grevée par des sabotages à répétition à l’encontre de l’industrie pétrolière, la production du premier producteur africain est également affectée depuis la semaine dernière par une grève des employés de Mobil Producing Nigeria (MPN), filiale du groupe américain ExxonMobil, deuxième compagnie du pays après Royal Dutch Shell.

“Depuis vendredi dernier, la production du pays a diminué de presque 50%”, a affirmé M. Wittenauer.

Toutefois, les investisseurs tournaient de plus en plus leur attention vers la réunion, mardi et mercredi, de la Réserve fédérale (Fed), qui pourrait, selon les analystes, opter pour un ralentissement, voire une pause, de sa politique d’assouplissement monétaire.

Une telle décision entraînerait un dollar plus fort et, par conséquent, une pression à la baisse sur le prix du pétrole, a expliqué James Williams, analyste de WTRG Energy.

 28/04/2008 19:41:48 – © 2008 AFP