Asie/JO : conditions de travail éprouvantes dans l’industrie du textile de sport

 
 
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Une passagère du métro de Pékin marche devant un logo d’Adidas, l’un des principaux sponsors des JO de 2008 (Photo : Peter Parks)

[21/04/2008 08:59:18] BRUXELLES (AFP) Les droits des travailleurs dans l’industrie du textile de sport dans plusieurs pays d’Asie sont bafoués, les heures supplémentaires n’étant pas payées et les conditions de travail de plus en plus éprouvantes à mesure qu’approchent des Jeux olympiques de Pékin, révèle un rapport international.

Des chercheurs travaillant pour la campagne de “Fair Play 2008” ont découvert que les conditions de travail chez les fabricants de textile de sport s’étaient peu améliorées depuis les JO d’Athènes en 2004 et que “d’importantes violations des droits des travailleurs étaient encore la norme”.

L’étude publiée lundi a été effectuée auprès de 300 employés de firmes textiles basées en Chine, en Inde, en Thaïlande et en Indonésie notamment dans des usines Adidas, principal fournisseur des JO, Nike et New Balance.

Outre “les pressions intenses pour respecter les quotas de production”, les travailleurs voient fréquemment leurs heures supplémentaires rester impayées, sont exposés à des produits chimiques toxiques et font l’objet de brimades et de harcèlement, selon le rapport.

Beaucoup de salariés reçoivent des salaires insuffisants et nombre d’employeurs n’appliquent pas les hausses du salaire minimum et le temps de travail officiel, selon la même source.

“Nous devons coller à deux 120 paires de chaussures par heure”, a souligné un travailleur fabriquant des chaussures de sport New Balance dans une usine appartenant au sous-traitant Yue Yuan à Dongguan, en Chine. “Nous travaillons sans relâche et avons toujours peur de ne pas travailleur assez vite pour fournir les semelles à la chaîne de fabrication suivante”, a indiqué cet employé aux chercheurs.

Dans un autre cas, des travailleurs à la chaîne fabriquant des produits Adidas qui refusaient de faire des heures supplémentaires ont été transférés pour travailler au contact de produits chimiques ou ont été contraints de rester debout pendant des heures.

Dans une usine située dans le delta de la rivière des Perles (sud de la Chine) et fabriquant des ballons et des équipements pour Adidas, Nike, Umbro et Fila, la plupart des employés travaillent sept jours sur sept.

“Il est ridicule que nous n’ayons même pas un jour de congé par mois !”, a regretté l’un de ces employés.

“Nous sommes tellement fatigués physiquement et épuisés psychologiquement”, a-t-il dit aux chercheurs.

Dans cette usine, les chercheurs ont constaté que le nombre d’heures supplémentaires pouvait aller jusqu’à 232 heures par mois alors que le salaire moyen représente moins de la moitié du minimum légal.

Cette enquête a été réalisée pour la campagne du Fair Play 2008 qui a été notamment lancée par la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Fédération internationale des travailleurs du textile, du cuir et de l’habillement.

Le secrétaire général de la CSI, Guy Ryder, a regretté que le Comité olympique international n’ait pas assuré le suivi de la question des droits des travailleurs en dépit d’avertissements répétés quant à l’existence de violations.

“Cinq ans après notre premier contact avec le CIO à ce sujet, aucun engagement concret n’a été pris et il est difficile de savoir quelles actions seront menées face aux actuelles violations du droit du travail”, a-t-il déclaré.

 21/04/2008 08:59:18 – © 2008 AFP