Douze heures en Eurostar pour un Londres/Paris, un record et une “catastrophe” pour la SNCF

 
 
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Des voyageurs en provenance de Londres arrivent à la gare du Nord à Paris le 19 avril 2008 après 12 heures de “galère” (Photo : Pierre Verdy)

[19/04/2008 17:20:36] PARIS (AFP) 640 passagers d’un Eurostar ont mis douze heures, dans la nuit de vendredi à samedi, pour rallier Paris depuis Londres, à la suite d’une succession d’incidents techniques, ce qui constitue un record et une “catastrophe” pour la SNCF.

Partis de Londres vendredi à 20H00 (21H00 heure de Paris), ces voyageurs sont arrivés samedi à 09H13 gare du Nord à Paris, au lieu de 23H26 vendredi soir, au terme d’une nuit de “galère” comme l’a reconnue la directrice Voyages France-Europe de la SNCF, Mireille Faugère.

Douze heures pour un Londres/Paris, alors que la SNCF se targue d’un temps de parcours en Eurostar de 2 heures 15 entre les deux capitales, constitue un record, selon les données de l’AFP.

Déjà le 7 avril dernier, une combinaison d’incidents (panne de caténaire et alerte au colis suspect) avait mis à mal la patience des voyageurs d’un Paris-Londres qui avaient mis neuf heures pour arriver à destination.

En 2006, une série de cinq incidents en moins de trois semaines sur des TGV avait écorné l’image de la SNCF qui avait toutefois relativisé ces ennuis, en parlant de “concours de circonstances”.

“C’est une catastrophe pour nous”, a cette fois-ci concédé samedi matin, gare du Nord, Mme Faugère, lors d’un point de presse. “C’est une situation tout à fait inacceptable. Les voyageurs ont vécu une véritable galère”, a-t-elle ajouté, évoquant “la malchance et d’une série de cafouillages techniques”.

Elle a annoncé le lancement d’une “enquête technique” dont les résultats seront connus “lundi” et remis au secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau, qui s’est entretenu samedi matin avec le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy.

Selon les premiers éléments, la rame et non la ligne serait à l’origine des problèmes techniques.

Samedi matin, l’enchaînement des événements ne permettait pas d’expliquer totalement ce retard.

Au départ, tout se passe bien, l’Eurostar Londres-Paris franchit sans problème le tunnel sous la Manche. Pendant ce temps-là, dans un Paris-Londres, un voyant rouge s’allume, interdisant à ce train d’emprunter le tunnel.

La SNCF décide alors de faire un échange de trains à Lille. Après un transbordement des passagers, chaque train va faire demi-tour, repartir d’où il est venu.

Les voyageurs du Paris-Londres arriveront sans encombre à destination.

Mais pour les passagers du Londres-Paris, les ennuis commencent. Leur train tombe en panne, près d’Ablaincourt (Somme), à 01H00, à 120 km de Paris.

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Des agents de la SNCF accueillent le 19 avril 2008 à Paris des voyageurs qui ont mis 12 heures pour venir de Londres (Photo : Pierre Verdy)

“Nous sommes partis de Londres dans un train qui fonctionnait normalement et on nous a transférés en gare de Lille dans un Eurostar défectueux”, a expliqué à l’AFP l’une des passagères Michèle Mathieu. “Dès qu’on est monté dedans, on s’est douté qu’on allait avoir des problèmes, le train roulait très lentement, les lumières vacillaient et d’un coup, on a été plongé dans le noir en rase campagne”, a-t-elle raconté.

La SNCF envoie alors une autre rame depuis Paris – qui n’arrivera qu’à 04H00 sur place- pour récupérer les voyageurs et remorquer ce train. Mais, nouveau problème: les attaches des deux rames sont défectueuses et imposent au convoi une vitesse réduite, moins de 60 km/heure.

Plusieurs questions restent en suspens: pourquoi avoir transféré ces voyageurs dans un train qui présentait des problèmes de circuit électrique? Pourquoi la rame envoyée de Paris n’est-elle arrivée qu’à 4 heures du matin ?

 19/04/2008 17:20:36 – © 2008 AFP