[18/04/2008 18:30:37] PARIS (AFP) France Télécom a tenté vendredi de rassurer le marché en clarifiant sa position vis-à-vis de TeliaSonera: aucune négociation n’est ouverte à ce stade mais il confirme son intérêt pour l’opérateur nordique, un rachat qu’il juge cohérent avec sa stratégie. “Constatant l’évolution du cours et la persistance de rumeurs sur l’ouverture de négociations en vue d’une acquisition de TeliaSonera par France Télécom, le groupe tient à préciser que ces rumeurs ne reflètent pas l’état actuel de la situation”, affirme-t-il. Le possible intérêt de l’opérateur français pour son homologue suédo-finlandais, évoqué mercredi dans Le Figaro, a fait souffrir son action, qui a perdu en deux jours plus de 10% de sa valeur. Vendredi le titre a fini quasiment stable, à 19,86 euros, dans un marché en forte hausse de 2,05%. Doutant des synergies possibles, les analystes pointaient du doigt l’incohérence d’un tel rachat alors que France Télécom a beaucoup axé sa stratégie, ces dernières années, sur les marchés émergents. Mais c’est oublier un autre volet de cette stratégie, rappelé vendredi par l’opérateur: “renforcer, quand c’est nécessaire, sa présence en Europe occidentale”. Volet illustré, en Espagne, par les rachats de l’opérateur mobile Amena en 2005 et du fournisseur d’accès internet Ya.com en 2007. “Des opportunités de croissance sont toujours présentes sur les marchés émergents, certes, mais également sur les marchés développés où France Télécom a montré depuis presque deux ans qu’on pouvait retrouver de la croissance”, a assuré le directeur financier Gervais Pellissier lors d’une conférence téléphonique. France Télécom estime que “la privatisation annoncée de TeliaSonera peut représenter une opportunité stratégique” car les deux groupes, “complémentaires”, “partagent la même vision stratégique du secteur” et “ont tous deux accompli la mutation de leur coeur de métier”. Une complémentarité surtout géographique: TeliaSonera, né en 2002 de la fusion du suédois Telia et du finlandais Sonera, est solidement implanté dans le nord (Norvège, Suède, Danemark, Finlande) et l’est de l’Europe (Russie, pays baltes), régions encore à conquérir pour France Télécom. Le français bénéficierait aussi des positions acquises par TeliaSonera en Turquie, Ukraine et Asie centrale. France Télécom admet que “des démarches exploratoires ont été entreprises” mais “pour autant aucune négociation n’est ouverte à ce stade” et “aucune décision sur une telle opportunité n’est en voie d’être prise”. “S’il y avait une offre, le conseil d’administration l’évaluerait, et ce, bien sûr en fonction des intérêts de nos actionnaires”, a réagi auprès de l’AFP un porte-parole de TeliaSonera, Ola Kallemur. De son côté, le ministre suédois chargé des marchés financiers, Mats Odell, a jugé “prometteur” que des entreprises comme France Télécom s’intéressent à TeliaSonera, dont l’Etat suédois, avec une participation de 37,3%, est l’un des premiers actionnaires avec l’Etat finlandais. Selon M. Pellissier, le groupe, encore “en train d’essayer d’analyser le dossier”, n’a pas mandaté de banques. Le financement, prévoit-il, se ferait sur un “équilibre” entre cash et dette “qui permettra de satisfaire les actionnaires et les créanciers”, sans remettre en cause les objectifs financiers du groupe. La capitalisation boursière de TeliaSonera s’élevait jeudi à 23,6 milliards d’euros. La CGT s’est inquiétée d’une telle opération, qui “consacrerait un retour vers une stratégie à risque et coûteuse de fusions/acquisitions, déjà à l’origine de la dette abyssale de 2002 que les salariés payent encore”. |
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