Le Japon vit sa première journée sans gouverneur de la banque centrale

 
 
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Le gouverneur de la Banque du Japon Toshihiko Fukui, le 19 mars 2008 à Tokyo

[20/03/2008 13:47:27] TOKYO (AFP)
Pour la
première fois depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, le Japon s’est retrouvé jeudi avec une banque
centrale sans gouverneur, dans un climat de polémique
entre partis politiques et de crise financière mondiale.

“La vacance du poste de gouverneur de la Banque du Japon
à un moment de crise financière mondiale
représente un sérieux échec pour la classe
politique”, a commenté le quotidien économique
Nihon Keizai dans un éditorial de première page.

Le Premier ministre Yasuo Fukuda a déploré cette
situation dans sa lettre hebdomadaire diffusée par
courrier électronique, en critiquant l’opposition pour
son rejet répété des candidatures de deux
anciens hauts fonctionnaires du ministère des Finances.

“Pour la première fois depuis la fin de la Guerre,
c’est le premier jour où nous n’avons pas de gouverneur
à la tête de la BoJ (Banque du Japon). (…) Cela
montre au reste du monde que le Japon est incapable de
prendre des décisions importantes par des voies
politiques ordinaires”, écrit M. Fukuda.

Le gouverneur de la BoJ, Toshihiko Fukui, a achevé
mercredi à minuit (15H00 GMT) son mandat de cinq ans
sans successeur désigné, le Parlement japonais
ayant bloqué la nomination d’un candidat pour la
deuxième fois en une semaine.

Selon la loi, le gouverneur de la BoJ doit être
approuvé par chacune des deux chambres du Parlement. Le
Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force de
l’opposition de centre-gauche qui contrôle la Chambre
haute depuis juillet 2007, disposait donc de facto d’un
droit de veto en la matière.

Le Sénat a refusé mercredi l’investiture du
candidat gouvernemental Koji Tanami au poste de gouverneur
de la BoJ. La Chambre haute avait déjà rejeté
le 12 mars un premier candidat proposé par
l’exécutif, l’ancien vice-ministre des Finances Toshiro Muto.

Selon M. Fukuda, le PDJ s’est montré incapable de
dégager un consensus concernant la nomination du
nouveau gouverneur de la BoJ. “La responsabilité
politique devant le peuple ne peut être assumée si
le droit de veto ne sert qu’à repousser une
décision”, a-t-il poursuivi.

Yasuo Fukuda, qui s’est entretenu récemment avec des
membres de son parti du problème de la direction de la
BoJ, ne devrait pas prendre de décision avant le mois
prochain, le temps que s’apaise le climat politique.

Les marchés financiers étaient fermés jeudi,
jour férié au Japon.

 20/03/2008 13:47:27 – © 2008 AFP