Région – développement : Nouvelles tendances dans la région du Kef

Région – développement : Nouvelles tendances dans la région du Kef

Par

Abou SARRA

Un regard d’ensemble sur le processus de développement du gouvernorat du Kef
révèle une évolution à trois dimensions. Cette région céréalière et à
prédominance rurale s’emploie actuellement à diversifier sa base économique.
Elle a tendance à s’industrialiser de plus en plus, à se convertir à
l’irrigué, et surtout, à l’oléiculture biologique. Trois mégaprojets
structurants méritent d’être signalés.

 

Conversion à l’oléiculture

 

Appâtés par la haute
valeur marchande de l’huile d’olive biologique, les céréaliculteurs du Kef
sont de plus en plus nombreux à se convertir à l’oléiculture. Le jeu vaut la
chandelle. Est – il besoin de rappeler ici que le litre d’huile d’olive bio
de qualité se vend à plus de trente dinars sur le marché mondial ?.

 

Les structures d’appui
agricoles soutiennent cette nouvelle tendance et l’accompagnent. Tout
récemment, une journée d’information sur les techniques de l’oléiculture
biologique a été organisée à l’Institut supérieur agricole du Kef. La
journée a été organisée à l’initiative de l’Association des anciens de
l’Institut en collaboration avec le Commissariat régional au développement
agricole du Kef.

 

Cette manifestation a
permis de baliser les perspectives de développement de l’oléiculture
biologique dans la région du nord-ouest.

 

L’accent a été mis sur la
démarche à suivre pour sélectionner les boutures et plants d’oliviers,
surtout les variétés les mieux adaptées à ce type de culture bio.

 

La superficie globale des
oliveraies dans le gouvernorat du Kef couvre 30 mille hectares.

 

De l’avis de
professionnels, l’huile d’olive produite jusque là est d’excellente qualité.
Elle comporte toutes les spécificités d’un produit bio du fait que les
agriculteurs n’utilisent ni pesticides ni engrais chimiques.

 

Pour l’année en cours, il
est prévu de planter 3.500 hectares d’oliveraies.

 

De nouveaux périmètres irrigués

 

Le XIème Plan
de développement économique et sociale (2007-2011) prévoit la construction
de trois nouveaux barrages.

 

Trois objectifs sont
recherchés : développer la culture en irrigué, améliorer le rendement du
secteur agricole et atténuer les incidences négatives des aléas climatiques
sur la production.

 

Le premier barrage,
Sarrat (sud du Kef), est actuellement en cours de réalisation. La mise en
eau de cet ouvrage est prévue pour 2009. D’une capacité de 20 millions de
mètres cubes, l’ouvrage a mobilisé des investissements de l’ordre de 104
millions de dinars.

 

A la faveur de ce
barrage, un périmètre irrigué de 3.200 hectares sera aménagé aux fins d’y
développer les grandes cultures, les légumineuses, les cultures fourragères
et l’arboriculture fruitière.

 

Deux autres barrages
seront également réalisés, l’un sur l’Oued Mellegue (ouest du village de
Mellegue) et l’autre sur l’Oued Tessa (route menant vers Jendouba).

 

Deux périmètres irrigués
seront aménagés aux alentours des ces nouveaux ouvrages qui ne manqueront
pas, par ailleurs, de protéger les plaines de Jendouba contre les
inondations.

 

La capacité totale du
gouvernorat du Kef en eau est estimée à 320 millions de mètres cubes dont
250 millions de mètres cubes sont mobilisés. L’eau mobilisée contribue
essentiellement au développement des cultures en irrigué lesquelles
contribuent, actuellement, à la production agricole de la région, au taux de
35%. Ce taux sera porté à 50% en 2009.

 

De même, les nouveaux
périmètres programmés seront portés, au cours du prochain quinquennat, à
17.500 ha contre 14 mille ha actuellement.

 

A signaler la création
récente de deux nouveaux périmètres irrigués à Oued Souani (à l’est du Kef)
et Sidi Ben Khiar dans la délégation de Nebeur. Ces périmètres sont aménagés
sur une superficie respective de 600 et 780 hectares.
Toujours dans la perspective de développer les cultures irriguées, le
commissariat régional au développement agricole du Kef vient d’installer
plusieurs décanteurs pour réduire la salinité des eaux de l’oued de Mellegue.

 

Ces eaux sont utilisées
uniquement dans l’irrigation d’appoint (complémentaire) en raison de leur
taux élevé de salinité lequel dépasse parfois les cinq grammes par litre.

 

La région s’industrialise de plus en plus

 

La région a tendance à
s’industrialiser et à attirer d’importants investissements directs
étrangers. Le groupe allemand, Sumito Electric Bordi Jetz va construire une
câblerie au Kef. Coût de l’investissement : 5 millions de dinars. La
nouvelle usine, qui entrera bientôt en exploitation, emploiera dans une
première phase 300 personnes et vers 2010, 2500 personnes.

 

Le câbleur japonais
Yazaki va réaliser à son tour une autre câblerie qui va employer 1900
personnes et entrer en fonction vers 2009.

 

Une nouvelle cimenterie
sera créée à Dahmani. D’un coût de 250 millions de dinars, elle sera
réalisée en partenariat avec le cimentier italien «Italia cimenty».

 

Par ailleurs, les études
techniques du gisement de phosphate Sra Ouertane est relancé. Le cours
mondial du phosphate est devenu fort rémunérateur. La tonne se vend
aujourd’hui, à 150 dollars contre 40 dollars seulement auparavant.