[06/03/2008 23:07:21] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a fini en nette baisse jeudi, déprimée par de nouveaux dégâts de la crise du crédit et un bond record des procédures de saisies immobilières aux Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 1,75% et le Nasdaq 2,30%. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 214,60 points à 12.040,39 points, son plus bas niveau depuis le 22 janvier, et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 52,31 points à 2.220,50 points, selon les chiffres définitifs de clôture. Le Nasdaq est descendu en séance à son plus bas depuis le 22 septembre 2006, à 2.219,33 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a cédé pour sa part 29,35 points à 1.304,35 points (-2,20%), son plus bas depuis le 11 septembre 2006. “Les craintes sur le marché du crédit et l’effondrement continu du secteur immobilier ont poussé aux ventes”, a résumé Al Goldman, analyste au cabinet A.G Edwards. L’établissement de crédit Thornburg Mortgage fait face à des défauts de paiement en série sur plusieurs de ses engagements financiers et pourrait connaître des difficultés à poursuivre son activité, a-t-il annoncé jeudi. La banque d’affaires Merrill Lynch a elle décidé d’augmenter le taux de conversion de certains titres qu’elle est en train de vendre, une décision reflétant à nouveau des besoins de fonds, selon les analystes. Le rehausseur de crédit Ambac (-14,71%) a pour sa part pâti d’une note de la banque Goldman Sachs, qui a jugé insuffisant le plan de recapitalisation du groupe, qui veut lever 1,5 milliard de dollars. Goldman a abaissé encore l’objectif de cours d’Ambac. Ces informations posent la question des liquidités à court terme de ces groupes, a commenté Lindsey Piegza (FTN Financial). Les titres des autres institutions financières ont pour la plupart fini dans le rouge. Lehman Brothers a décroché de 4,22%, Goldman Sachs de 3,83%, Citigroup de 4,42%, Bear Stearns de 7,76%, JP Morgan de 3,54%, ou encore Bank of America de 2,74%. Le secteur immobilier a ajouté encore aux craintes des investisseurs jeudi avec une montée des saisies à leur niveau le plus élevé depuis 1985, d’après l’association des banquiers hypothécaires (MBA). Cette forte progression illustre les difficultés croissantes des emprunteurs “subprime”, soulignent les analystes. “Il faut croire qu’on n’en a pas fini avec le +subprime+. La confiance de Wall Street est désormais à zéro”, a lancé Al Goldman. Si elles sont restées stables en janvier, les promesses de vente de logements existants aux Etats-Unis sont ressorties en deçà des prévisions des analystes. En outre, la chute du dollar par rapport aux principales devises et la flambée du prix du pétrole et de l’or, susceptibles de favoriser un bond de l’inflation, ont aussi pesé sur le moral de Wall Street, selon Peter Cardillo (Avalon Partners). Le billet vert est tombé à un plus bas jeudi face à l’euro, à plus de 1,53 dollar pour un euro, tandis que le baril de pétrole a flirté avec le seuil des 106 dollars et que l’once d’or valait 992,05 dollars, des niveaux jamais vus. Wall Street a ainsi ignoré des ventes meilleures que prévu des chaînes de magasins en février aux Etats-Unis, portées par la bonne performance inattendue de Wal-Mart (+0,86%). Le géant mondial de la distribution a vu ses ventes progresser de 2,6%, contre 1,1% prévu. Autre nouvelle qui a échoué à décider Wall Street, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées à 351.000 la semaine dernière, contre 360.000 demandes attendues par les analystes. Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,622%, contre 3,693% mercredi, et celui à 30 ans à 4,579%, contre 4,605% mardi. |
||
|