[06/03/2008 17:02:11] PARIS, 6 mars 2008 (AFP) La Bourse de Paris est repartie en baisse jeudi, le CAC 40 cédant 1,65% et subissant les nouveaux records de l’euro et du pétrole, ainsi que l’absence de tout assouplissement dans le discours de la Banque centrale européenne. L’indice parisien a reculé de 78,37 points à 4.678,05 points, dans un volume d’échanges de 5,315 milliards d’euros, annulant l’effet de son rebond de la veille après cinq séances de baisse. Londres a perdu 1,49%, Francfort 1,38% et l’Eurostoxx 50 1,87%. Le marché avait ouvert en légère progression avant de partir immédiatement à la baisse, les investisseurs prenant leurs bénéfices et accueillant sans grand enthousiasme la levée de fonds annoncée par le rehausseur de crédit américain Ambac. La tendance s’est accentuée avec le statu quo pourtant attendu de la Banque centrale européenne, qui a maintenu ses taux directeurs à 4%, et surtout avec le discours du président de l’institut, Jean-Claude Trichet, pour qui l’inflation reste “prioritaire”. “Les propos de Trichet ne sont guère encourageants et montrent qu’il n’est pas pressé de baisser ses taux”, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien, alors que certains opérateurs espéraient de premiers signes d’une détente monétaire au deuxième trimestre. Selon un autre vendeur d’actions, la BCE “redoute toujours les +effets de second tour+”, c’est-à-dire une accélération de l’inflation via des hausses de salaires, “ce qui n’est pas totalement illogique quand les revendications salariales se multiplient, dans un contexte de baisse du chômage”. Par ailleurs, la place parisienne a pâti des nouveaux sommets touchés par l’euro et le pétrole. La devise européenne a atteint un nouveau plus haut à 1,5373 dollar, alors que le baril de brut a frôlé les 106 dollars. BNP Paribas (-3,27% à 57,90 euros), Axa (-2,90% à 21,13 euros) et Société Générale (-4,74% à 66,32 euros) ont souffert des inquiétudes persistantes sur le secteur financier, le plan de recapitalisation d’Ambac ayant été jugé très insuffisant. Carrefour (+4,09% à 48,34 euros) a profité de ses résultats annuels proches des attentes mais surtout de la fin du pacte liant les Halley, premiers actionnaires du groupe. “Cela entraîne un regain de spéculation sur le titre”, a commenté Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert. Essilor (+0,97% à 39,57 euros) a résisté grâce à la croissance de 11,6% de son bénéfice net en 2007, pourtant inférieur au consensus, et à une rentabilité conforme à son objectif en 2007. EDF (+3,74% à 60,50 euros) a “sans doute bénéficié des bons résultats (du groupe énergétique allemand) E.ON”, ainsi que “d’un effet d’optique dû à son flottant très faible, qui explique pourquoi les variations sont fortes dès que quelqu’un rentre sur le titre”, selon un vendeur d’actions. Bouygues (-0,38% à 44,57 euros) a profité de deux contrats remportés par Bouygues Construction pour un total de plus de 185 millions d’euros, en vue de construire deux tours, l’une en Suisse et l’autre en Russie. Air France-KLM (-5,93% à 16,51 euros), lanterne rouge du CAC 40, a subi l’envolée du pétrole “même si le raisonnement des opérateurs est un peu basique, puisque la compagnie répercute la hausse du baril sur ses tarifs, n’accuse pas de baisse de fréquentation et voit ses revenus croître”, selon un vendeur d’actions. |
||
|