La Bourse de Paris baisse encore nettement, les nuages s’accumulent

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[29/02/2008 17:09:03] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a encore nettement baissé vendredi, le CAC 40 reculant de 1,53%, les marchés d’actions souffrant de l’accumulation des nuages qui pèsent sur la conjoncture économique et le système financier.

Au lendemain d’une chute de 2,08%, l’indice parisien a encore perdu 74,57 points à 4.790,66 points, dans un volume de transactions de 7,1 milliards d’euros.

Londres a cédé 1,36%, Francfort 1,67% et l’Eurostoxx 50 1,58%.

“L’Europe est toujours prise entre le marteau d’un dollar faible et l’enclume de matières premières dont le prix monte. Ces matières premières sont un instrument de couverture efficace pour les investisseurs, mais elles font du mal aux entreprises et donc aux actions”, a commenté un vendeur d’actions, interrogé par l’AFP.

L’euro bat actuellement jour après jour de nouveaux records face à l’euro, ayant atteint vendredi matin 1,5239 dollar.

“L’Allemagne, championne des exportations, est forcément affectée, et elle est le premier partenaire commercial de la France”, a souligné la même source.

La faiblesse du billet vert a été alimentée par le discours jeudi du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui avait dressé un tableau sombre de la situation économique, entre les risques de forte inflation et de montée du chômage.

“J’ai l’impression que M. Bernanke durcit son discours à chaque apparition. C’est peut-être un message envoyé à la BCE, qui veut dire en filigrane qu’il ne peut pas se débrouiller seul pour stabiliser le dollar”, a estimé le vendeur d’actions.

La Banque centrale européenne réunit son comité de politique monétaire jeudi.

Dans le même temps, les indicateurs économiques publiés vendredi, en Europe comme aux Etats-Unis, ont été inquiétants, entre un moral des entreprises et des consommateurs au plus bas et une inflation qui reste à son niveau record en zone euro, une hausse du chômage en France, et une activité industrielle de la région de Chicago en nette baisse.

Enfin, le secteur financier a reçu son lot de mauvaises nouvelles, l’assureur américain AIG faisant état d’une division par plus de deux de ses bénéfices annuels et de 11,47 milliards de dollars de dépréciations.

“Il y a là une crise profonde du système dont nous n’avons pas fini d’explorer les ramifications”, a averti le vendeur d’actions.

Société Générale (+1,14% à 71,10 euros) s’est distinguée parmi les financières, le jour où s’est achevé le processus d’augmentation de capital de la banque, profitant “des rumeurs et des spéculations” selon un gérant de fortune.

BNP Paribas (-2,92% à 59,57 euros), cité comme un prétendant à une alliance, a souffert à l’inverse. Les autres financières du CAC 40 ont baissé, que ce soit Axa (-2,64% à 22,48 euros), Crédit Agricole (-1,90% à 18,04 euros) ou Dexia (-1,88% à 15,66 euros).

Vivendi (-1,61% à 26,22 euros) a fini en baisse à cause de résultats annuels bons mais sans surprise, comme d’autres groupes du CAC 40 cette semaine.

Eiffage (-2,39% à 58,32 euros) a subi le même phénomène, alors qu’il a augmenté de 165% son bénéfice net annuel.

Eramet (+0,68% à 503,17 euros) a établi un nouveau record à la clôture, pour la première fois au-dessus des 500 euros, les investisseurs prisant son secteur, les matières premières.

Carbone Lorraine (-5,81% à 27,58 euros), une action en chute depuis novembre, a encore trébuché, en dépit de l’optimisme de son PDG qui estime le groupe industriel à l’abri du ralentissement économique.

NRJ Group (+10,42% à 6,57 euros) a grimpé en flèche, gagnant jusqu’à 20% en cours de séance, alors que les analystes saluaient la décision de se désengager de certaines activités non rentables et de mieux maîtriser les coûts.

Le CAC 40 en direct

 29/02/2008 17:09:03 – © 2008 AFP