Nucléaire civil : l’intérêt de l’option canadienne

Nucléaire civil : l’intérêt de l’option canadienne

Par

Oualid CHINE

La STEG, le Centre National des Sciences et Technologies Nucléaires (CNSTN),
le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de
la Technologie, le ministère de l’Industrie de l’Energie, et des Petites et
Moyennes Entreprises, ainsi que l’ambassade du Canada en Tunisie, ont
consacré le 19 février «Journée de l’électronucléaire». Un séminaire
consacré à l’énergie nucléaire civile a donc eu lieu dans un hôtel de la
place, en présence de M. Ridha Ben Mosbah, secrétaire d’Etat auprès du
ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, et de la
Technologie, M. Bruno Picard, ambassadeur du Canada en Tunisie, ainsi qu’une
pléiade de spécialistes canadiens du nucléaire.

 

L’ambassadeur du Canada a ouvert les débats, en rappelant que l’expertise de
son pays est d’autant plus intéressante qu’il est le premier producteur
mondial d’uranium. L’industrie nucléaire du Canada compte ainsi 150
entreprises qui participent à tous les niveaux de la production d’énergie
nucléaire.

 

M. Ronald Denom, président de SNC-Lavalin International et représentant de
sa branche nucléaire, a notamment recommandé la filière canadienne, car
«elle permet une plus grande indépendance vis-à-vis du pays fournisseur».
Selon le spécialiste, «opter pour la filière française, avec le réacteur
Areva, c’est se contraindre à faire appel aux français aux différentes
étapes de la réalisation du projet». Des pays comme la Chine, la Corée du
Sud, ou la Roumanie ont déjà adopté la technologie canadienne pour leurs
centrales nucléaires.

 

Lors de son allocution, M. Ridha Ben Mosbah a rappelé que pour notre pays,
«le nucléaire civil est d’une impérieuse nécessité». Il s’agit d’étudier
«les enjeux socioéconomiques» pour doter la Tunisie, à l’horizon 2020, de la
technologie nucléaire.

 

Son développement implique que l’on prenne des mesures sur trois niveaux :

 

• législatif, pour rénover les textes juridiques dans le cadre des
conventions et traités internationaux ;

• infrastructure, pour mettre en place le cadre scientifique et
technologique adéquat ;

• sécurité, pour garantir la protection et la sûreté des centrales
nucléaires selon les normes internationales.

 

Selon M. Adel Trabelsi, directeur général du Centre National des Sciences et
Technologies Nucléaires (CNSTN), «une étude effectuée en 2002 prouvait déjà
la rentabilité de la filière nucléaire pour notre pays, alors que le prix du
baril de pétrole plafonnait à 35 dollars. Que dire alors quand le cours du
carburant frôle les 100 dollars» ?

 

A remarquer que jusqu’ici, la Tunisie s’était plutôt intéressée à la
solution française, avec un spécialiste en la matière comme AREVA. En
février 2005, la STEG avait d’ailleurs signé avec le groupe industriel
français deux contrats pour la construction de cinq sous-stations haute
tension et de deux systèmes de gestion du réseau électrique pour une valeur
totale de 62 millions d’euros.