La banque UBS s’attend à une année difficile après avoir subi une perte historique

 
 
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Le directeur général d’UBS Marcel Rohner lors d’une conférence de presse, le 14 février 2008 à Zurich (Photo : Fabrice Coffrini)

[14/02/2008 14:07:32] ZURICH (AFP) UBS, qui a publié jeudi la première perte annuelle de son histoire, s’attend à une nouvelle année difficile, même si le numéro un bancaire helvétique ne s’attend plus à de “grosses surprises” sur le front du crédit immobilier à risque (“subprime”).

Face à un niveau d’exposition toujours élevé dans les crédits hypothécaires, les marchés ont sanctionné le titre UBS, qui perdait à 13H30 (12H30 GMT) 5,38% à 38,66 francs suisses.

Sur les six derniers mois, l’action du numéro trois européen a perdu près de 40% de sa valeur, entraînée à la baisse par le “subprime” et des dépréciations d’actifs de 18,1 milliards de dollars, plaçant UBS dans le peloton de tête des plus grosses pertes derrière les américaines Merrill Lynch (19,4 milliards) et Citigroup (21,1 milliards).

“Le bilan d’UBS reste un problème”, a souligné Peter Thorne, analyste à Helvea, précisant que le rival Credit Suisse a bien plus de chances de se sortir de la crise actuelle.

UBS a réalisé en 2007, comme déjà annoncé, une perte nette de 4,4 milliards de francs suisses (2,7 milliards d’euros), contre un profit net de 12,3 milliards en 2006. Le directeur général, Marcel Rohner, a qualifié ce résultat d'”inacceptable”.

“La plupart de nos activités ont affiché de solides résultats (…), mais les pertes extraordinaires dans le marché hypothécaire américain éclipsent nos bonnes performances”, a-t-il ajouté.

Au seul quatrième trimestre, les pertes d’UBS se sont élevées à 12,5 milliards, contre un profit net de 3,407 milliards sur la même période un an plus tôt, a précisé le groupe helvétique.

“L’exercice 2007 a été l’un des plus difficiles de notre histoire”, a souligné M. Rohner.

Pour l’exercice en cours, “nous n’attendons pas de nouvelles grosses surprises et nous continuons à réduire (nos positions dans le subprime) en janvier et en février”, a déclaré le directeur financier Marco Suter. “Nous étions clairement surexposés dans le crédit immobilier à risque américain et mal préparés” à la crise financière, a-t-il reconnu.

La première banque helvétique, qui table sur “une autre année difficile”, reste encore fortement exposée à de futures turbulences dans le marché des crédits hypothécaires.

L’exposition nette au “subprime” s’élevait fin décembre à 26,3 milliards de dollars, en baisse de 32% par rapport aux 38,8 milliards de fin septembre.

S’y ajoutent notamment 21,2 milliards de dollars de créances hypothécaires résidentielles (RMBS) de qualité et 5,4 milliards d’hypothèques de bonne qualité, mais risquées et qui pourraient se déprécier si la crise financière s’étendait.

La banque a limité les dégâts grâce à son activité de gestion de fortune, qui a enregistré une progression de son bénéfice d’exploitation de 16% à 9,5 milliards de francs suisses, avec un afflux net d’argent frais en hausse de 37%.

Le résultat d’exploitation de la branche gestion d’actifs a reculé de 5% à 1,4 milliard en raison des coûts liés à la liquidation du fonds spéculatif Dillon Read Capital Management. L’activité a également souffert d’un reflux net d’argent frais de 15,7 milliards.

L’activité de banque d’investissement, principale responsable des pertes liées au “subprime”, a terminé 2007 sur une perte d’exploitation de 15,5 milliards, contre un bénéfice de 5,9 milliards en 2006.

UBS n’est pas pour autant sortie d’affaire, car la banque doit faire adopter le 27 février, face à l’opposition des petits actionnaires, l’augmentation de capital de 13 milliards à laquelle participent deux fonds souverains –dont le singapourien GIC.

 14/02/2008 14:07:32 – © 2008 AFP