Réunion de l’Eurogroupe avant un sommet restreint des quatre “grands” de l’UE

 
 
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Le ministre britannique des Finances Alister Darling, le commissaire européen à l’économie Joaquim Almunia, la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, et ses homologues allemand Peer Steinbrück et italien Tommaso Padoa-Schioppa, le 17 janvier 2008 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[21/01/2008 06:55:21] BRUXELLES (AFP) Les ministres européens des Finances tiennent lundi et mardi à Bruxelles leur réunion mensuelle dans un climat qui risque d’être alourdi par une controverse autour d’un sommet économique restreint prévu dans la foulée entre la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie.

Lundi, ce sont les ministres de l’Eurogroupe (forum des 15 pays de la zone euro) qui se retrouvent en fin d’après-midi, avant que la réunion soit élargie le lendemain aux 27 Etats membres de l’Union européenne.

Les sujets d’inquiétude ne manquent pas, avec un ralentissement de la croissance, la crise financière et une forte inflation, alimentée par la flambée des prix du pétrole.

Cette détérioration devrait amener la Commission européenne à revoir en baisse ses prévisions de croissance pour 2008, actuellement de 2,2%.

Les ministres parleront également de la manière d’assurer la stabilité des marchés et de renforcer la coordination en matière de supervision des établissements financiers, un sujet sans consensus au sein des Etats membres, alors que l’Italie et la France veulent aller plus loin que l’Allemagne et surtout la Grande-Bretagne.

Jeudi à Paris, les ministres allemand, français, britannique et italien se sont déjà retrouvés à Paris pour parler de ces sujets.

Cette réunion avait pour objectif de préparer un sommet sur la crise financière, prévu le 29 janvier à Londres entre le Premier ministre britannique Gordon Brown, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Romano Prodi.

Ce mini-sommet a déjà fait grincer les dents de certains “petits” pays car ils considèrent que ces questions devaient être discutées à 27. “L’Europe n’est pas faite seulement pour les grands”, a protesté le chef du gouvernement belge Guy Verhofstadt.

Une source gouvernementale finlandaise a également affirmé à l’AFP qu’une telle rencontre à quatre n’était pas “des plus diplomatiques”.

La Commission européenne n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet, mais son président José Manuel Barroso, qui n’avait initialement pas été convié au sommet de Londres, y a été invité in extremis cette semaine, à la demande de la France notamment. Pour apaiser les “petits” pays mécontents.

Les quatre pays concernés font valoir qu’ils sont tous membres du G7 et veulent coordonner leurs positions en vue du prochain sommet de ce forum des ministres des Finances et banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés le 9 février à Tokyo.

“Les réunions en petit comité ont toujours existé, elles sont incontournables”, a réagi pour sa part un diplomate européen de haut rang.

Mais il semble aussi s’agir pour la France, l’Allemagne et l’Italie de montrer à la Grande-Bretagne qu’elles partagent ses préoccupations, alors que Gordon Brown s’est très peu impliqué depuis son arrivée au pouvoir dans les affaires européennes et qu’il va au devant d’une ratification difficile dans son pays du nouveau traité européen.

Reste que d’autres Etats membres de l’UE ne veulent pas être tenus à l’écart des discussions, alors que la nouvelle présidence slovène de l’Union européenne a prévenu que la stabilité financière serait l’un de ses grands chantiers.

Les ministres européens rencontreront par ailleurs mardi le nouveau directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le français Dominique Strauss-Kahn, avec qui ils devraient parler de la réforme du FMI.

 21/01/2008 06:55:21 – © 2008 AFP