Crise financière : quatre ministres européens à Paris pour accorder leurs violons

 
 
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Les ministres des Finances français et allemand Christine Lagarde et Peer Steinbrück, le 18 septembre 2007 à Berlin (Photo : Michael Kappeler)

[17/01/2008 14:13:54] PARIS (AFP) Les ministres des Finances français, allemand, britannique et italien se retrouvent jeudi à Paris pour tenter d’élaborer une stratégie commune face à la crise financière qui secoue les marchés depuis l’été et menace l’économie mondiale en 2008.

Christine Lagarde, Peer Steinbrück, Alistair Darling et Tommaso Padoa-Schioppa seront rejoints par le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, pour cette rencontre exceptionnelle des membres de l’Union européenne au G7, a-t-on appris auprès de Bercy.

Destinée notamment à préparer le sommet des ministres des Finances et banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés du 9 février à Tokyo, cette réunion sera suivie, le 29 janvier à Londres, d’une rencontre au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement.

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Le ministre des Finances britannique Alistair Darling, le 27 novembre (Photo : shaun curry)

Au menu des discussions à Bercy en fin d’après-midi: une revue générale des dernières données économiques pour tenter d’accorder les violons sur les réponses à apporter à la crise financière déclenchée par celle des “subprimes”, les prêts immobiliers à risque américains.

Le plus dur pour les participants sera de dégager une position commune sur la transparence des marchés financiers et du secteur bancaire, sans parler de dispositifs de contrôle accru au niveau européen ou international.

En décembre, les ministres des Finances de l’UE s’étaient mis d’accord pour renforcer la coordination entre les organismes nationaux de surveillance financière, sans toutefois aller aussi loin que ce que souhaitaient l’Italie ou la France.

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Le ministre italien de l’Economie Tommaso Padoa Schioppa, le 15 janvier 2008 à Rome (Photo : andreas solaro)

Ils avaient adopté des conclusions a minima, sans retenir les propositions faites par M. Padoa-Schioppa. Le ministre italien plaidait pour la mise en place de règles uniques pour les institutions financières dans les pays de l’UE, et une surveillance plus intégrée, avec notamment un renforcement des pouvoirs des comités réunissant les régulateurs nationaux.

Des propositions soutenues par la France, l’Espagne ou les Pays-Bas mais jugées excessives par l’Allemagne et surtout la Grande-Bretagne.

Peer Steinbrück avait à l’époque expliqué que Berlin jugeait suffisante “une coopération plus étroite entre les autorités de surveillance”.

Son homologue britannique avait purement et simplement rejeté les propositions italiennes. “Il faut déterminer nos besoins, en gardant à l’esprit que les problèmes sur les marchés cet été n’étaient pas dus à un manque d’information entre régulateurs”, avait estimé Alistair Darling.

Le chancelier de l’Echiquier a enfoncé le clou jeudi dans un entretien à plusieurs journaux européens. Tout en affirmant que la crise financière est “importante et exige une action rapide”, il a récusé tout “excès de régulation”.

A Bercy, on estime que pour sortir de la crise de confiance qui mine le secteur bancaire et laisse craindre une crise de liquidités, il faut que les pertes liées aux “subprimes” apparaissent plus nettement.

La France devrait donc se prononcer une fois de plus pour une coordination accrue au niveau européen, non seulement des contrôleurs bancaires mais aussi dans le secteur des assurances et des marchés financiers, afin de mieux communiquer sur les difficultés actuelles.

L'”euro fort” ne devrait pas figurer à l’agenda de cette rencontre, cet autre grand sujet d’inquiétude et de désaccord au sein de l’UE devant être réservé au sommet EcoFin prévu lundi à Bruxelles.

Pas plus que la flambée des prix du pétrole et les “fonds souverains”, longuement examinés au G7 d’octobre à Washington.

 17/01/2008 14:13:54 – © 2008 AFP