Artisanat : Le système des guildes sauvera-t-il enfin le secteur ?


Par Maryam OMAR

Le secrétaire d’Etat à l’Artisanat
prend ses fonctions à un moment où ce secteur semble passablement égaré,
incapable de se forger une réputation internationale, ni même régionale. Et
peut-être est-il temps de voir les choses autrement, par exemple en donnant
à chaque métier de l’artisanat une identité propre, une administration à
part, un budget à part… En fait, diviser pour faire régner la créativité et
l’agressivité !

 

Cette manière de faire est déjà pratiquée dans d’autres pays méditerranéens,
par exemple le système des guildes en France. Il s’agit d’une association de
marchands, d’artisans ou d’artistes dotée de juridictions et de privilèges
codifiés dans un statut qui leur est propre.

 

Les guildes ont pour but de regrouper un certain nombre de membres pour
créer une véritable petite communauté qui a pour but de servir à :

 

– Aider les membres les plus faibles en tous domaines

– Faire du commerce en tant qu’entité

– Atteindre des objectifs impossibles à réaliser individuellement, notamment
en matière d’accès aux marchés

 

Dans une guilde, il est important de souligner que ce sont les
professionnels qui décident et c’est une source extraordinaire de
motivation.

 

Par ailleurs, l’artisanat tunisien est également devant un autre challenge ;
la tendance vers les artisans d’art, spécialisés et presque eux-mêmes des
artistes. Souvent, ils aident à l’expression de l’artiste par leur
expérience et leur savoir-faire. Il s’agit des fondeurs, imprimeurs,
marqueteurs, tailleurs de pierre, mosaïstes, restaurateurs d’objets,
luthiers et facteurs d’instruments… qui côtoient d’autres métiers ayant
trait à l’art et l’architecture. Un programme de renforcement des
compétences artisanales dans cette optique ne serait pas de trop.